Royaume-Uni : la FCA pourrait interdire les dérivés crypto aux particuliers
La FCA anglaise serait en passe d’interdire le trading de dérivés fixés sur les cryptomonnaies aux particuliers. Selon elle, cette interdiction serait nécessaire pour protéger les investisseurs particuliers.
Interdit d’interdire
Cette fois, c’est donc le Royaume-Uni qui prend part au jeu du « Qui bannira quoi ? ». La Financial Conduct Authority (FCA) avait annoncé en juillet vouloir interdire les produits dérivés crypto aux investisseurs particuliers. Elle avait également lancé une grande crypto-consultation publique en début d’année, pour prendre la température de l’opinion publique.
Ces produits dérivés sont en fait des produits financiers auxquels vous pouvez être exposés et qui vont suivre l’évolution de la valeur d’un actif sous-jacent. Ainsi, dans le cas des cryptos, vous pourriez vous exposer aux variations du cours du Bitcoin sans en posséder réellement.
Les contrats sur la différence (ou CFD) ont notamment connu leur heure de gloire dans la cryptosphère (à l’image d’eToro à une époque), mais l’on peut aussi penser aux marchés Futures proposés par Bitmex ou encore par Binance.
Time to ban
Les consultations relatives à cette proposition ont touché à leur fin hier, le 3 octobre. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette approche pour le moins stricte :
- D’abord, aux yeux de la FCA, les produits dérivés ont pour vocation d’être utilisés exclusivement par les investisseurs institutionnels. Ces derniers seraient plus alertes sur les questions de gestion des risques.
- Également, cette décision viserait à protéger les investisseurs particuliers. Selon la FCA, les britanniques auraient perdu 492 millions de dollars sur les produits dérivés crypto entre mi-2017 et fin 2018. Elle avance qu’une interdiction pourrait éviter à ses concitoyens de perdre encore plus.
La décision d’interdiction reste pour l’heure hypothétique : si elle devait être confirmée, ce ne serait qu’à l’horizon début 2020.
The Economist a interrogé Jacqui Hatfield – du cabinet d’avocat Orric – à ce sujet. Selon lui, s’il n’est pas question de remettre en cause le caractère risqué des produits dérivés cryptos, il ne faut pas oublier qu’ils sont en fait simplement « aussi risqués que d’autres dérivés ».
Naturellement, les pontes de l’industrie crypto auraient tendance à partager son avis. Gageons que le lobbying crypto en Grande-Bretagne va devoir s’activer pour tenter d’inverser la tendance. Pour l’heure, la FCA mène la danse.