Libra : une délégation de législateurs américains en visite en Suisse
Le projet Libra continue de retenir l’attention des régulateurs à travers le monde. Or, David Marcus a tenu a être clair sur le fait que le projet de stablecoin de Facebook ne sera lancé qu’à la condition d’être pleinement conforme aux réglementations internationales existantes.
Dans ce contexte, une délégation de six législateurs américains se rend cette semaine en Suisse, à la rencontre du Commissaire fédéral à la protection des données et à l’information, lui-même plus que préoccupé par ce dossier.
6 américains en Suisse
Non content d’avoir occupé une partie conséquente des débats parlementaires en juin dernier, le projet de stablecoin hégémonique Libra de Facebook continue de mobiliser l’attention des législateurs américains. Une source locale suisse indiquait ainsi dimanche qu’une délégation de 6 parlementaires américains s’apprêtait à venir rencontrer cette semaine le responsable national en charge de la protection de la donnée et de l’information Adrian Lobsiger afin d’échanger sur ce dossier sensible.
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La délégation sera menée par la députée Maxine Waters, fer de lance de la contestation au projet de Facebook, qu’elle souhaiterait littéralement voir interdit d’approcher de près ou de loin à tout ce qui touche à la finance.
« Il est essentiel que Facebook mette immédiatement son projet en pause, afin que nous puissions prendre les choses en main. Nous devons protéger nos consommateurs. On ne peut pas les laisser partir en Suisse avec tous leurs associés et commencer à rivaliser avec le dollar. » Maxine Waters, interrogée sur CNBC.
La Suisse sort de sa neutralité
On le sait depuis l’annonce officielle du projet : la Fondation Libra a rapidement choisi de se domicilier en Suisse, au même titre que de nombreuses institutions financières internationales. En effet, sur ces terres propices aux affaires, le chocolat est savoureux, la fiscalité douce et la discrétion légendaire.
Cependant, si cette décision était de nature à éveiller la sympathie de l’exécutif helvète (qui ambitionne que la Suisse devienne la première réelle « crypto-nation » mondiale), il y en a un qui ne participe pas à l’enthousiasme général : Adrian Lobsiger, l’empêcheur national de mouliner de la data en rond.
Nommé en novembre 2015, l’intéressé est en effet Commissaire fédéral à la protection des données et à la transparence jusqu’en décembre 2023. Indépendant de l’exécutif suisse, exerçant ses fonctions en pleine mise en place du RGPD (Règlement Général de la Protection des Données), c’est peu dire qu’Adrian Lobsiger a vu dans le projet Libra un potentiel dragon avide de données personnelles devant lequel il était urgent de se dresser.
C’est ainsi que Lobsiger, dès le lendemain des auditions de David Marcus le 16 juillet dernier devant le sénat américain, a pris la plume pour demander très officiellement à Facebook des éclaircissements concernant sa politique en matière de protection des données de ses utilisateurs.
Fin juillet, le géant californien n’avait pas encore répondu à cette demande. Nul doute que le gendarme suisse de la data et la parlementaire américaine auront des choses à se dire cette semaine.