Ark : les aventures d’une blockchain made in France

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L’histoire de la cryptomonnaie Ark montre un parcours semé d’embûches. Ark est d’abord né d’une rupture, avec la démission  du projet Lisk de François-Xavier Thoorens qui n’était pas d’accord avec le chemin que prenait Lisk. Cet acte signait alors la naissance d’un nouveau projet, celui d’Ark, qui va rapidement être confronté à une désillusion le jour de l’ICO. Finalement, c’est avec brillo que la cryptomonnaie suit son cours, avec la création en novembre 2017 d’une structure juridique en France : la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) ARK ECOSYSTEM.

Septembre 2016 : l’émergence de la cryptomonnaie Ark

Les origines d’Ark sont indissociables du projet Lisk. A cette époque la communauté Lisk – une autre cryptomonnaie basée en Suisse – est déçue du manque de vision des fondateurs et cherche un nouveau souffle. Fin août, la démission de François-Xavier Thoorens – l’un des développeurs du cœur de la Blockchain Lisk – provoque un électrochoc. Cela libère la parole et déclenche un brainstorming général. Une trentaine de personnes ouvre un groupe Slack pour mettre en commun les idées, organiser la réflexion et imaginer l’avenir ensemble.

Un groupe moteur de 9 personnes émerge – 5 américains et 4 européens – et s’auto-organise pour finalement proposer une nouvelle aventure : créer une blockchain avec une vision. Nom de code : ARK. Ce nom a été choisi en référence à l’Arche de Noé… qui nous sauvera du déluge financier. Le Whitepaper s’écrit à 9 mains. Il se focalise sur la simplicité, la rapidité, l’économie d’énergie et la communication entre différentes Blockchains.

Pour financer le développement, une ICO – Initial Coin Offering – est mise en place. L’équipe est ambitieuse. Le plancher à atteindre pour valider cette levée de fonds est de 2 000 bitcoins. A cette époque, toutes les ICOs de la planète sont des success stories. Il n’est pas rare – alors qu’1 bitcoin s’échange contre environ 750 euros – que les 2000 bitcoins soient obtenus dès les premières secondes des levées de fonds. Imaginez alors en 5 semaines…

Décembre 2016 : l’échec de l’ICO d’Ark

Le 7 Décembre 2016, l’équipe qui a piloté l’ICO du projet Ark ne cache pas sa déception. Le soft cap des 2000 bitcoins n’a pas été atteint et la levée de fonds ne peut pas être validée. L’euphorie laisse place à l’humilité. Conformément aux engagements signés avec les donateurs, il faut les rembourser. L’équipe accuse le coup mais se refuse à renoncer.

Les développements de la blockchain Ark avancent et le réseau test fonctionne parfaitement. Techniquement, les délais peuvent être tenus. Le lancement de la blockchain, prévu pour début 2017, est possible. Comme pour défier le sort, elle propose un nouvel accord aux donateurs. Ceux qui veulent être remboursés en font la demande tandis que ceux qui croient au projet Ark et veulent lui donner une chance peuvent laisser leur dons. Ces nouveaux engagements permettent de conserver environ 800 000 euros. Le token Ark est alors évalué à 1 centime !

Indéniablement, à l’exception de ces audacieux donateurs, nul n’imaginait qu’en quelques mois, Ark allait devenir la plus grosse cryptomonnaie française. Moins d’un trimestre après les premières cotations, elle figure parmi les 30 principales crypto-valeurs de la planète. Avec une capitalisation d’environ 300 millions d’euros, Ark a réalisé l’une des plus grosses performances de tous les temps. Ark c’est également un projet qui fait la course en tête en matière d’innovations, à tous les niveaux : techniques, financiers, juridiques, organisation, etc…

21 Mars 2017 : D-Day, lancement officiel du réseau décentralisé Ark

Techniquement, tout est presque prêt pour le lancement de la blockchain. L’équipe s’est ressoudée pour pouvoir mener à bien le projet. Évidemment, c’est très technique et nombre de projets de blockchains se sont cassés les dents à cette phase délicate : mise à disposition du code pour les membres de la communauté, provisionner et configurer une centaine de serveurs partout dans le monde. Les serveurs sont attaqués et les propriétaires de tokens se ruent sur leurs comptes. C’est la course contre la montre pour que le tokens Ark soit rapidement disponible sur des plateformes d’échanges. La journée sera longue.

C’est un sans-faute qui est salué comme tel par la communauté Ark. S’agissant du token Ark, il est disponible une poignée d’heures après le lancement sur une plateforme majeure d’échanges de cryptomonnaies : Bittrex. Il s’arrache alors à 0.03 $ ! C’est trois fois sa valorisation au prix du token ark au jour de l’ICO. Depuis il n’a fait que monter pour valoir désormais 3 dollars. Il faut dire que l’équipe innove tout le temps, sur tous les plans.

Ark est la première cryptomonnaie de type DPoS (l’algorithme de consensus, différent de PoW du bitcoin et beaucoup moins énergivore) à se doter d’un porte-monnaie hardware qui consiste en une clef USB sécurisée, fabriquée par l’entreprise française Ledger. La validation des transactions de la blockchain Ark est 60 fois plus rapide que celle de bitcoin ! Avec une création de bloc toutes les 8 secondes, la blockchain Ark figure parmi les plus rapides du marché.

Ark propose à sa communauté un programme de financement et de soutien aux développements open-source encore inédit. Le programme “Ark Bounties” mobilise 2,5 millions d’Ark pour récompenser les initiatives. Cela a permis d’accélérer les développements de manière fulgurante. Ark a ainsi réussi à proposer, en quelques mois seulement, des librairies pour la plupart des langages de programmation à l’initiative de la communauté… Plus de 50 répertoires sont ouverts sur GitHub ! D’ores et déjà, le code source est ré-utilisé pour le lancement de plusieurs autres cryptomonnaies et les premiers services blockchain voient le jour. Aujourd’hui, la Communauté compte une dizaine de milliers de “militants”, et de cette effusion naquit une  société coopérative….

Novembre 2017 : la naissance de la société coopérative Ark Ecosystem

Assez rapidement, la structuration de l’activité est devenu l’une des priorités de l’équipe. L’envolée des cryptomonnaies depuis le début de l’année a également chamboulé la donne. Rapidement, les quelques 800 000 euros collectés sous forme de cryptomonnaies sont devenus quelques dizaines de millions d’euros. Il fallait sécuriser le projet et protéger ses actifs.

En s’intéressant aux solutions juridiques disponibles dans le paysage des projets de blockchain, l’alternative semblait simple : créer une entité dans un paradis fiscal (Panama, Gibraltar, Hong-Kong, etc..) ou en Suisse. Les propositions étaient là, mais dans la mesure où le projet consiste à démocratiser le protocole blockchain et les cryptomonnaies, il est apparu clairement contre-indiqué de filer vers un paradis fiscal, même si c’était la solution la plus simple.

L’équipe a donc remis l’ouvrage sur la table en évaluant tous les risques pour finalement décider de s’appuyer sur un cabinet d’avocats situé à Paris. Rapidement, il apparait que le statut associatif n’est pas adapté en raison du but lucratif du projet. Exit donc l’association 1901 et, par extension, la fondation de droit suisse ….

Après quelques mois de recherche, il est apparu que le modèle coopératifà travers la Société Coopérative d’Intérêt Collectif ou SCIC – était parfaitement adapté à Ark en particulier, du fait de son fonctionnement, et aux projets de cryptomonnaies en général. La raison ? Dans ce modèle, les bénéfices éventuellement dégagés doivent profiter prioritairement au projet et non aux actionnaires : 52,5% des profits sont obligatoirement conservés pour la société, c’est-à-dire la communauté !

Ark n’a pas échappé aux douces curiosités que révèlent les méandres administratifs qui caractérisent la France. L’équipe a également pu goûter aux délices frileux du milieu bancaire. Finalement, il aura fallu 8 mois, jour pour jour après le lancement du réseau Ark, pour qu’éclose, en terres gauloises, la SCIC ARK ECOSYSTEM. C’est une société véritablement décentralisée qui a vu le jour dans le Jura et qui mobilisent des actionnaires et des employés du monde entier. Encore une innovation, économique et sociale cette fois-ci, à mettre au crédit d’Ark !

L’arrivée d’ARK ECOSYSTEM en France permet d’installer les cryptomonnaies dans un pays et sur un continent où le paysage juridico-fiscal reste à défricher. Autant de perspectives qui offrent de bonnes raisons de continuer à inventer et à innover, toujours un peu plus !

Cet article vous est proposé par le secrétaire général du projet Ark qui s’est basé sur le communiqué officiel d’Ark.

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Lucas E.

Cofondateur & ex-Directeur de publication du média que vous lisez en ce moment même, je refais surface de temps en temps, pour écrire des billets d'analyse financière sur le marché des cryptomonnaies.

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