Victime d’une arnaque crypto ? Ce qu’il faut faire (et savoir)
Anti-scam. Le secteur des cryptomonnaies est malheureusement réputé pour les (trop) nombreuses arnaques qu’il recèle. En effet, le caractère auto-hébergé de ces actifs numériques et le manque de connaissance de certains utilisateurs sont un terreau propice à ce genre d’activités frauduleuses. Une simple erreur peut entrainer la perte de sommes importantes. Et les procédures de recours restent obscures ou peu connues du public concerné. C’est la raison pour laquelle une Ligue pour la sécurité du Web 3 a récemment vu le jour. L’occasion de revenir sur les comportements à adopter en amont et suite à une suspicion d’arnaque.
Arnaque crypto et hygiène numérique
Chaque jour, les utilisateurs du secteur des cryptomonnaies surfent entre les nombreuses arnaques en quête de victimes à dépouiller. Les formes peuvent être nombreuses et (a)variées, en fonction de la cible visée. Toutefois, quelques grands groupes se dégagent, auxquels il reste possible de se soustraire en vérifiant toujours à deux fois… ou trois !
Car le meilleur outil des arnaqueurs est la précipitation. C’est la raison pour laquelle ces pièges sont souvent construits autour d’une offre alléchante à durée (très) limitée ou la promesse de rendements improbables si l’on y réfléchit à tête reposée.
Dans les faits, l’esprit critique est la première arme du maillon le plus faible de la chaine de sécurité des cryptomonnaies : l’humain qui en est le propriétaire. Voici donc quelques règles d’hygiène numérique à utiliser sans modération. Cela en partant toujours du principe qu’un simple doute équivaut déjà à un premier red flag à ne surtout jamais ignorer.
Et, au final, un seul mantra doit rester dans votre esprit : il vaut mieux rater une opportunité plutôt que prendre le risque de perdre toutes ses cryptomonnaies.
Les principaux types d’arnaques crypto
Plusieurs types d’arnaques existent dans le secteur des cryptomonnaies. Voici les 3 plus connues à l’heure actuelle, mais la liste n’est pas exhaustive. Malheureusement, les acteurs malveillants redoublent d’ingéniosité pour tromper les investisseurs les plus crédules ou les plus empressés.
Le Phishing
Dans le domaine des arnaques crypto, la plus répandue reste sans aucun doute le Phishing. Une procédure qui consiste à tenter de tromper les investisseurs avec de faux sites en apparence officiels ou des liens sur les réseaux sociaux issus de comptes en apparence vérifiés. Mais cela peut également passer par des e-mails ou SMS plus ciblés, principalement dans le cas d’un numéro de téléphone compromis lors d’un hack de données.
Comment y échapper ? En ne cliquant JAMAIS sur un lien inséré dans un e-mail, SMS ou autres publications douteuses. Le plus simple étant d’aller chercher l’info à la source (sur un site officiel, par exemple), pour voir si elle existe réellement.
Le Pig Butchering
Ensuite viennent les opérations de type Pig Butchering. Une attaque plus vicieuse, car elle consiste au préalable à gagner la confiance de la victime à l’aide des réseaux sociaux (dont WhatsApp). Le mode opératoire consiste à proposer des rendements improbables, qui peuvent parfois être falsifiés dans un premier temps pour paraître légitimes. Et une fois les derniers doutes envolés, le fraudeur passe à l’attaque en augmentant les montants demandés avant de disparaître.
Comment échapper à ce type d’arnaque ? En ne faisant jamais confiance à un inconnu croisé sur les réseaux sociaux, surtout s’il est question d’argent. Un objectif de x100 ou x1000 présenté comme assuré est un autre avertissement à prendre en compte.
Exit Scam et Rug Pull
En troisième position se trouvent les arnaques plus détournées. C’est-à-dire des projets en apparence officiels qui se révèlent être des exit scams ou des rug pulls. Deux termes différents pour des procédures sensiblement identiques, car le principe est de percevoir les fonds des clients en échange de services inexistants ou mis à l’arrêt sans préavis. Une activité souvent accélérée par un marché baissier, car l’euphorie haussière – et son manque de discernement évident – n’est plus d’actualité.
Comment éviter de tomber dans ce genre de piège ? Cela peut parfois s’avérer difficile, dans la mesure où des projets initialement legit finissent par opérer un exit scam. Mais dans la majorité des cas, une tokenomics douteuse ou des fondateurs anonymes peuvent mettre la puce à l’oreille. Tout autant que des avertissements émis sur le réseau X par des membres de la communauté crypto, comme le célèbre crypto-enquêteur ZachXBT.
Comment se protéger ou déclarer une arnaque crypto
Depuis peu, il existe des outils spécifiques pour faire face à ces arnaques crypto. Notamment, le site de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui répertorie les acteurs illicites et permet de déclarer une fraude. Et la première étape peut être de consulter leur liste noire au moindre doute légitime.
Toutefois, des projets plus internes au Web 3 proposent également des alternatives concrètes. Comme par exemple la récente Ligue pour la sécurité du Web 3 initiée par le projet Raid Square. Avec comme objectif de « lutter contre les escroqueries, arnaques, vols, et scams liés aux cryptomonnaies et autres dérivés de la technologie Blockchain en France et au sein de l’Union européenne. »
« Une fois que le mal est fait, difficile de revenir en arrière. Sur le plan judiciaire, les solutions sont restreintes. Heureusement, grâce à des partenaires comme RAID Square, nous arrivons désormais à identifier les plateformes sur lesquelles transitent les fonds. Cela offre la possibilité de demander la suspension temporaire d’un compte, voire la levée du KYC pour identifier l’auteur de la fraude… l’arsenal à disposition de l’avocat se développe donc ! »
Mathis Campestrin, Avocat
Et afin d’optimiser son champ d’action, la Ligue pour la sécurité du Web 3 a mis en place un partenariat privilégié avec l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Une structure à la pointe des questions légales et réglementaires dans le secteur de la blockchain et des cryptomonnaies.
Les arnaques crypto sont nombreuses, mais elles ne sont pas une fatalité. Et leur disparition se fera au rythme de la responsabilisation des usagers du secteur des cryptomonnaies, accompagnés par des alternatives concrètes pour y faire face. Un exercice auquel s’attèle la Ligue pour la sécurité du Web 3. Car gérer seul la sécurité de ses actifs numériques ne doit pas nécessairement revenir à faire face seul aux arnaques qui y sont liées. Le ménage doit être actif et communautaire…