Sur la trace des bitcoins de Satoshi – 1000 BTC mystérieux agitent la cryptosphère
Des bitcoins endormis de nouveau actifs – Dimanche 11 octobre, un utilisateur de Bitcoin a déplacé 1000 BTC, minés en 2010, pour la première fois en 10 ans. Ces transferts de bitcoins issus de l’ère de Satoshi Nakamoto passionnent la cryptosphère.
Un early adopter de Bitcoin se réveille
C’est Kirill K, trader de son état, qui a annoncé la nouvelle dans un post LinkedIn. De vieux et mystérieux bitcoins se déplacent sur la blockchain après 10 ans d’inactivité. Le dimanche 11 octobre, un utilisateur de longue date du réseau Bitcoin a transféré 1 000 BTC depuis son wallet.
Comme on peut le voir, l’utilisateur a réparti ces 1000 BTC sur plusieurs adresses au format BECH32. Les entrées de l’adresse d’envoi (35DRQxCBMBe3Erbcue791t89JVB2VwsJi4) correspondent à 32 coinbase transactions, c’est-à-dire des bitcoins issus directement du minage. Ces BTC ont été créés entre le 18 et le 21 octobre 2010.
Autre fait troublant : le 11 mars de cette année, les traqueurs de Satoshi avaient repéré un transfert du même type. Il s’agissait de 1 000 BTC, provenant également de 28 coinbase transactions datées d’août 2010.
Et là encore, ces 1000 bitcoins avaient été répartis sur plusieurs adresses BECH32.
Bien évidemment, ce genre d’anecdotes déchaînent les passions et les spéculations !
Mais que va faire la baleine ?
Lors du transfert de mars 2020, la cryptosphère s’était affolée et prédisait un plongeon du marché. Nombreux disaient que l’individu détenant ces bitcoins se décidait à les déplacer pour les vendre et prendrait de généreux profits. En effet, le BTC était valorisé à moins de 10 centimes lors de sa création. Le lendemain, le cours a brusquement chuté pour aller toucher les 4 000 dollars, en pleine crise de la Covid-19.
Cette corrélation n’a évidement pas de sens. Le lendemain de la transaction du 11 octobre, c’est-à-dire hier, Bitcoin a clôturé sa 6ème bougie journalière verte consécutive. Le détenteur de ces bitcoins peut effectivement les déplacer sur une plateforme de change. Mais rien ne dit qu’il va les vendre. Il peut tout aussi bien s’en servir de collatéral pour miser à la hausse avec effet de levier maximal.
La blockchain est transparente, mais Bitcoin est anonyme
La vérité qui ressort de ces faits divers de la crypto, c’est que Bitcoin est anonyme par conception. Ses problèmes de confidentialité ne viennent pas du protocole de consensus de Nakamoto, mais des utilisateurs du réseau.
Nul ne sait et ne saura probablement jamais à qui appartiennent ces bitcoins. Il est fort probable qu’un early adopter ayant miné au CPU en 2010 soit suffisamment avisé pour avoir pris ses dispositions. Qu’il souhaite les vendre, acheter des biens avec, faire un don à des amis, régler des dettes, … Peu importe !
Ce qu’il faut retenir, c’est que les bitcoins les plus anonymes sont des bitcoins minés. Nul besoin de décliner son identité pour créer une adresse bitcoin. Une simple opération mathématique effectuée hors-ligne suffit. Et nul besoin de déclarer son identité ou son adresse IP pour installer une ferme de minage. Une source d’électricité suffit.
Ce mystérieux early adopter nous rappelle que Bitcoin est transparent, certes, mais anonyme. Le pseudonymat n’est imposé que par la loi. À l’avenir, le risque est qu’il y ait 2 types de bitcoins. D’un côté, ceux qui sont issus des coinbase transactions. De l’autre, ceux qui sont passés par les plateformes de change régulées. Leur valeur sera-t-elle différente ?