D’utilité publique, interopérable, The Graph réinvente la classification des données issues des blockchains
The Graph est un protocole d’indexation permettant d’interroger les données des réseaux blockchains. Sa proposition de valeur est donc supérieure à celle d’un Google dont le principal problème réside dans sa centralisation.
Tandis que le roi des moteurs de recherche peut modifier ou supprimer certains contenus à sa guise, The Graph met l’accent sur la décentralisation et la résistance à la censure en cherchant à distribuer ses rôles le plus largement possible au sein de sa communauté grandissante.
Cet article vous est proposé dans le cadre d’une campagne de communication éducative, et soutenue par The Graph.
Les subgraphs, agrégateurs de données « on-chain«
En matière d’exploration et de collectes de données, il existe déjà plusieurs outils populaires, tels que Etherscan ou Bscscan. Dédiés à un réseau, ils ne peuvent fournir que des informations très générales et parcellaires. The Graph va permettre à tous ses utilisateurs de rechercher des données beaucoup plus spécifiques à travers les différents réseaux blockchain grâce au module Subgraph, sous-graphe en français.
Il s’agit d’un outil d’exploration dont les règles de fonctionnement vont pouvoir être définies et affinées en fonction des besoins. Il a ainsi la capacité de fournir un recueil de données ciblées, triées et catégorisées. Le sous-graphe va obtenir en quelques minutes les données précises et détaillées dont vous avez besoin alors que jusqu’à présent, il vous fallait télécharger une copie complète de la blockchain concernée et trier vous-même toutes les informations. Une simplification et un gain de temps significatif dont profitent déjà de nombreux acteurs importants de la blockchain.
Les curateurs, une composante essentielle
The Graph est un réseau ouvert, ce qui signifie que n’importe qui peut élaborer des sous-graphes ou retravailler les existants pour en publier sa propre déclinaison. En découlent pléthore de semi-clones à la pertinence plus ou moins avérée. Il était donc devenu nécessaire de les classer, les organiser, et les évaluer.
C’est avec cet objectif que l’équipe de The Graph a mis en œuvre le système de curation. Une forme décentralisée de gouvernance visant à récompenser les utilisateurs qui fournissent les modules les plus aboutis. Dans ce système, n’importe quel utilisateur peut devenir un “curateur” dont la tâche va consister à identifier les sous-graphes les plus pertinents et productifs pour un protocole.
L’incitation économique du système
Lorsqu’un utilisateur trouve un sous-graphe qui présente selon lui une qualité et une fiabilité élevée, ce dernier peut y déposer des tokens GRT pour favoriser son indexation. Ce faisant, il devient un “curateur” et acquiert une partie des frais issus de l’utilisation du sous-graphe concerné. En effet, 10% des frais de requête générés par ce dernier sont redistribués à tous les curateurs au prorata des parts qu’ils possèdent. Ces frais ne sont pas fixes et peuvent être amenés à évoluer en fonction de la gouvernance du protocole, de la fréquentation etc ….
Ainsi, plus il y a de requêtes sur un sous-graphe, plus les récompenses pour les curateurs sont importantes, incitant de fait ces derniers à chercher et miser sur les meilleurs. En parallèle, lorsqu’un curateur vote pour un sous-graphe avec ses GRT, il devra y ajouter 2.5% du montant qui seront brûlés pour éviter le spam du réseau. Il faut noter que les sous-graphes défectueux ne génèrent aucun revenu. Les utilisateurs sont donc incités économiquement à s’investir pour l’amélioration et la pérennité du protocole en devenant eux aussi curateurs. Pour ce faire, ils disposent de deux applications centrales dans l’écosystème du réseau.
Subgraph Studio, la rampe de lancement du réseau
Le Subgraph Studio est l’application d’élaboration des sous-graphes à destination des développeurs. Ils vont aussi pouvoir intégrer le module de leur création à un environnement de travail, le tester avant de le publier sur Graph Explorer dont nous parlons plus loin, ou encore créer et gérer des clés API pour déployer des fonctionnalités spécifiques, On peut considérer Subgraph Studio comme la rampe de lancement du réseau The Graph.
Il permet aux développeurs de coder en GraphQL, un langage simple qui n’a pas besoin d’être réadapté en fonction des diverses sources d’information. C’est le GraphQL qui autorise la recherche des données spécifiques sur n’importe quel réseau blockchain, facilitant ainsi la production de modules agnostiques et l’interopérabilité entre les protocoles.
Graph Explorer, l’explorateur de subgraphs
Graph Explorer est un autre pilier de l’écosystème. Il permet de consulter tous les sous-graphes en fonction comme en production sur le réseau. Il existe à l’heure actuelle plusieurs dizaines de milliers de sous-graphes en activité, utilisés par plusieurs dizaines d’applications décentralisées telles que Sushiswap, Livepeer, Curve, ou Synthetix.
Graph Explorer est aussi la plateforme où, comme nous l’avons vu, les curateurs peuvent déposer des GRT pour optimiser le référencement des sous-graphes qu’ils estiment utiles pour l’écosystème. Les sous-graphes y sont présentés classés en fonction des GRT déposés par les curateurs, et sont donc logiquement représentatifs du succès et de la pertinence de ceux-ci, de manière tout à fait objective et décentralisée.
La curation est déjà au cœur notre façon de référencer l’information présente “online”. Sur le Web2, elle est assumée par des intermédiaires, ou des groupes centralisés qui possèdent leurs propres intérêts, et qui sont par conséquent partiaux et influençables, comme l’histoire récente l’a hélas démontré.
The Graph fait partie de ces protocoles Web3 qui réinventent la classification des données “on-chain”, permettant à chacun de ses utilisateurs d’endosser le rôle de curateur pour garantir un processus de collecte et d’organisation des informations impartial, décentralisé et sans intermédiaire.