Scandale Terra (LUNA) : un an après sa capture, la destination finale de Do Kwon toujours incertaine
Imbroglio diplomatico-judiciaire à Podgorica. Alors qu’on pensait que le feuilleton Do Kwon touchait à son terme et que le principal accusé du scandale Terra (LUNA) allait prendre la direction de son pays natal, les cartes sont rebattues et le procureur général relance la procédure ! Finie la Corée du sud, le prisonnier le plus célèbre du Monténégro reste pour l’instant dans les geôles du pays en attendant que son cas se règle dans les hautes sphères de Podgorica où le pouvoir judiciaire se déchire sur le dossier. Direction les rives de la mer Adriatique pour faire le point.
On pensait l’extradition vers la Corée du Sud actée par la justice du Monténégro…
Les aventures de Do Kwon au Monténégro ne sont manifestement pas encore terminées alors qu’il est dans le pays depuis un an maintenant ! Depuis son arrestation le 24 mars 2023 à l’aéroport de Podgorica alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour Dubaï avec des faux papiers, le fondateur de Terra (LUNA) est en prison en Europe en attendant de savoir où il sera jugé en premier. Américains et sud-coréens se disputent, en effet, son extradition et s’activent en coulisses pour s’attirer les faveurs du Monténégro.
On ne va pas vous résumer l’année entière faite de procédures, d’appels, de jugements cassés, puis confirmés, puis à nouveau cassés, car cela serait définitivement trop long et fastidieux ! Pour ceux qui auraient raté un épisode, vous pouvez vous refaire la saison 1 tranquillement en cliquant ici. Pour les autres, place à l’actualité du jour, à savoir la suspension de l’extradition vers Séoul suite à une contestation déposée par le procureur général du Monténégro.
…mais le procureur général rebat les cartes et relance la procédure !
Alors que les choses semblaient entendues et que tout le monde s’attendait à voir Do Kwon monter dans un avion pour son pays d’origine, patatras, tout est à recommencer. Le bureau du procureur général vient, en effet, de déposer une demande de protection auprès de la Cour Suprême du pays pour vérifier la légalité de la procédure. En l’espèce, il s’agit de la décision de la Cour d’appel qui avait confirmé celle de la Haute Cour de Justice de Podgorica de bien extrader le mis en cause vers la Corée du Sud.
Or, si on en croit le procureur général, le tribunal aurait « violé les dispositions prévues par la loi » en optant pour « une procédure abrégée ». Seul le ministère de la Justice aurait en effet le droit de prendre une telle décision. On ne vous cache pas qu’on ne sait pas trop qui a raison dans cette affaire et qu’on ne sait pas si cette énième procédure a une quelconque chance d’aboutir. S’agit-il d’un coup de pression de Washington mécontent de voir Do Kwon s’envoler pour la Corée ? S’agit-il d’une manœuvre des avocats du mis en cause qui préfèrent le voir rester au Monténégro ?
La seule certitude actuelle est qu’il n’est pas monté dans l’avion comme prévu et qu’il devra encore attendre avant de savoir où il sera jugé sachant qu’a priori, il vaudrait mieux pour lui qu’il échappe aux États-Unis. En effet, là-bas, les peines s’additionnent et la sentence pourrait être salée, contrairement à la Corée du Sud où il ne risquerait que 30 ou 40 ans de prison.