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Informatique quantique : Microsoft prépare-t-il l’arme fatale contre Bitcoin ?
Depuis quelques mois, les annonces concernant l’informatique quantique se multiplient. En décembre dernier, Google dévoilait sa puce quantique Willow, relançant les craintes sur la sécurité des algorithmes cryptographiques. Désormais, c’est la puce Majorana 1, développée par Microsoft qui rouvre les débats.
- Microsoft a dévoilé sa puce quantique Majorana 1, capable d’accueillir jusqu’à un million de qubits, suscitant des débats sur la sécurité cryptographique.
- La technologie pourrait précipiter l’arrivée du « Q-Day », où l’informatique quantique menacerait la sécurité des systèmes cryptographiques actuels.
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Microsoft dévoile sa puce quantique Majorana 1
Le 19 février, le géant Microsoft a dévoilé une nouvelle puce quantique appelée Majorana 1. L’annonce a rapidement fait l’effet d’une bombe. En effet, Microsoft déclare que sa puce est « conçue pour accueillir jusqu’à un million de qubits sur une seule puce ».
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À titre de comparaison, la puce Willow de Google compte 70 qubits. Remettons un peu de contexte. Dans un ordinateur classique comme le vôtre, tout est régi par des bits qui peuvent prendre deux valeurs : 0 ou 1. Un ordinateur quantique quant à lui repose sur la superposition, une approche qui permet d’avoir trois états : 0, 1 ou une combinaison des deux en même temps.
Pour arriver à de tels résultats, Microsoft a exploité un nouveau matériau appelé topoconducteur.
« Toutes les annonces d’aujourd’hui reposent sur l’avancée fondamentale récente de notre équipe : le premier topoconducteur au monde. Cette catégorie révolutionnaire de matériaux nous permet de créer une supraconductivité topologique, un nouvel état de la matière qui, jusqu’ici, n’existait qu’en théorie. »
Cette technologie permet de créer des ordinateurs quantiques beaucoup plus puissants et stables que ce qui existait auparavant.
Aux portes du « Q-Day » ?
Suite à cette annonce, de nombreux observateurs ont déclaré que nous pourrions bien être aux portes du « Q-Day ». Pour rappel, le Q-Day fait référence au jour où l’informatique quantique deviendra suffisamment puissante pour briser la cryptographie moderne.
Hé oui, la cryptographie est partout. Elle sécurise les banques, les données sensibles dans les bases de données ainsi que nos précieuses cryptomonnaies.
L’avènement de l’informatique quantique pose de sérieuses questions quant à la sécurité de tous ces systèmes. Une crainte partagée par Fabrizio Micucci, consultant senior en solutions EMEA chez SHI International Corp :
« Avec l’annonce par Microsoft de la puce quantique Majorana 1, le délai pour l’informatique quantique à grande échelle vient de se raccourcir, ce qui pourrait poser problème pour la sécurité des cryptomonnaies. »
Heureusement, tout n’est pas perdu. En effet, certains algorithmes, présentés comme « quantum-résistant » sont, comme leur nom l’indique, résistant à la menace quantique. Mais c’est loin d’être le cas des algorithmes actuellement utilisés par Bitcoin, Ethereum ou encore Solana pour ne citer qu’eux.
Pour rappel, le problème réside dans la génération du couple clé privée/public. Les adresses sur la plupart des blockchains sont définies via une multiplication de courbes elliptiques. Ce procédé permet de dériver la clé privée en clé publique.
Pour le moment, il n’est pas possible de partir de la clé publique pour retrouver la clé privée. Toutefois, les règles changent avec l’informatique quantique. Ainsi, les ordinateurs quantiques seraient théoriquement capables de cette prouesse et la génération des clés deviendrait réversible.
Toutefois, des initiatives existent pour tenter de contrer cette menace. Ainsi, un développeur a récemment dévoilé un coffre-fort résistant à l’informatique quantique sur Solana. Du côté d’Ethereum, Vitalik Buterin estime qu’un simple hard fork pourrait rendre le réseau résistant.
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