Facebook s’apprête à en découdre avec Bitcoin – Diem et Novi sur la rampe de lancement
Bientôt le bout du tunnel ? – Depuis que le projet Libra est devenu Diem, pour faire un peu oublier que Facebook est derrière ce projet de stablecoin, les choses avancent vite. Ce long parcours du combattant, initié en juin 2019, pourrait ainsi bientôt prendre fin. Après plus de 2 ans de lutte acharnée contre les organismes de régulation étatiques, le portefeuille Novi est dans les starting blocks, d’après son dirigeant.
Un système bancaire lent, coûteux et à bout de souffle
Le portefeuille numérique Novi a initialement été lancé sous le nom de Calibra, lorsque le projet de stablecoin de Facebook s’appelait encore Libra, et non Diem comme aujourd’hui.
Dans une publication parue ce 18 août, David Marcus, le responsable de Facebook Financial et de Novi, a exposé sa vision des stablecoins et de leurs protocoles afin « réparer un système de paiement défaillant ». Daprès le dirigeant, il est urgent d’agir :
« Les systèmes [de paiement] dont nous disposons aujourd’hui sont coûteux, lents et non interconnectés. Il y a encore environ 1,7 milliard de personnes non bancarisées dans le monde, et encore plus qui sont mal desservies (…) la situation des paiements transfrontaliers est dramatiquement mauvaise, avec des coûts moyens élevés (…) et des délais de règlement de bout en bout longs de 3 jours en moyenne. »
La solution à ce système vieillissant est toute trouvée pour David Marcus : le portefeuille Novi, qui se veut interopérable et qui permettra de transférer de l’argent au niveau national et international de manière « rapide et abordable ».
Un stablecoin « bien conçu », mais lequel ?
Cette révolution économique et financière passera donc par les stablecoins, mais pas n’importe lesquels, prévient le responsable de Facebook Financial, car selon lui, « tous les stablecoins ne se valent pas ».
« Ce qui définit un stablecoin bien conçu, c’est la manière dont ses réserves sont établies et gérées, le degré de transparence vis-à-vis des consommateurs et des régulateurs, ainsi que les protections des consommateurs et les caractéristiques de conformité offertes par l’émetteur. Un stablecoin bien conçu – qui détient toujours des réserves de 1:1 en espèces auprès de banques américaines et en bons du Trésor à très court terme (…) – offre sans doute une meilleure protection des consommateurs (…) »
David Marcus
Un tacle cinglant et à peine dissimulé à l’USDT de Tether, principal stablecoin actuel du dollar US dans la cryptosphère ? Cela en a tout l’air en tout cas. Par contre, si vous vous attendiez à de la décentralisation et à de la résistance à la censure, vous repasserez. Jugez plutôt !
« Construits et configurés de la bonne manière, les stablecoins (…) placent le contrôle préalable du client au centre de leur approche de la conformité. Et lorsque les contrôles d’un stablecoin sont conçus pour fonctionner en tandem avec les contrôles des portefeuilles individuels qui les soutiennent, le potentiel pour une détection et un signalement plus efficaces des activités illicites s’avérera supérieur au système existant qui post-traite souvent les transactions (…) »
David Marcus
Eh, oui ! Il ne faudrait pas que les transactions puissent se faire sans que Novi ou un État (pouvant exercer des pressions sur l’entreprise) ne soient en mesure de décider de geler des transactions et des portefeuilles pour de bonnes (blanchiment/terrorisme) ou de très mauvaises raisons. Et cette mise en conformité est en bonne voie d’après le dirigeant :
« Aux États-Unis, nous avons obtenu des licences ou des approbations pour Novi dans presque tous les États, et nous ne lancerons pas de produit là où nous n’avons pas encore reçu ces autorisations. »
David Marcus conclut ses propos en précisant que « Novi est prêt à entrer sur le marché », sans pour autant préciser une quelconque date ou un calendrier de lancement.
Mal aimés par la cryptosphère pour leur centralisation évidente, contraire à l’esprit CypherPunk, Diem et Novi réussissent également le tour de force d’être aussi très mal vus par les États. Car même si le projet de portefeuille Novi, en tant que simple infrastructure de paiement, a réussi à montrer patte blanche aux régulateurs après de longues négociations, le stablecoin Diem a beaucoup plus de mal à passer. La faute au gigantisme de Facebook, puisque l’échelle mondiale de la société de Mark Zuckerberg fait craindre aux pays une déstabilisation de leur système monétaire, alors qu’ils ont déjà assez de pain sur la planche avec Bitcoin et les cryptomonnaies.
Le Diem de Facebook, like ou dislike ? Dans le doute, restez focus sur d’authentiques cryptomonnaies, plutôt que sur ce qui pourrait se transformer en gadget inutile. Quoi qu’il en soit, n’attendez plus pour obtenir vos premiers bitcoins. Pour ce faire, une offre exceptionnelle vous attend sur la plateforme Swissborg qui vous offre jusqu’à 100€ en cryptomonnaies lors de votre inscription (lien affilié, pour un dépôt minimum de 50€)