CoinShares et les créateurs de NapoleonX en procès pour l’ICO de 2018 du NPX
Un Waterloo crypto. Toutes les offres de jetons numériques, ou Initial Coin Offering (ICO), ne se passent pas aussi bien que l’ICO d’Ethereum (ETH) en 2014, où le prix de l’ether est passé de 0,31 dollar à l’époque de ce lancement, à plus de 3000 dollars aujourd’hui (un joli fois 10 000). Dans le cas de l’ICO de NapoleonX (NPX) en 2018, c’est plutôt la division que la multiplication qui s’est produite. Face à cette situation, certains anciens investisseurs ont décidé d’entamer des poursuites judiciaires contre les fondateurs du projet ainsi que contre CoinShares, l’entité qui a acquis le projet en 2022.
NapoleonX : une des nombreuses ICO qui sont tombées à l’eau
En pleine vague d’engouement pour les Initial Coin Offering, de 2017 à 2018, le projet NapoleonX était plein d’espoir, pour surfer sur cette vague (trop) euphorique. Porté par la jeune startup Napoleon Asset Management (NAM), le token NPX a ainsi réussi à lever 11,4 millions d’euros en janvier 2018. Juste un mois après le précédent plus haut historique (ATH), à près de 20 000 dollars, qu’avait connu Bitcoin (BTC) en décembre 2017. Autant dire que l’enthousiasme était encore grand.
Mais la suite de l’aventure n’a pas été un long fleuve tranquille. En plus du bas de marché qu’ont connu Bitcoin et le secteur crypto fin 2018, le projet NPX a dû endurer le rude hiver crypto de 2022. Et il ne s’en était déjà pas sorti intact. En effet, la crypto-société française Napoleon Asset Management a été rachetée par les britanniques de CoinShares en juillet 2022.
Comme le rapporte Les Echos Investir, le cours du NPX n’est plus aujourd’hui estimé qu’à 0,014 dollar, après avoir connu des fluctuations qui ont au mieux dépassé les 0,50 dollar. De quoi mettre en colère les investisseurs qui ont cru au projet, et qui ont porté plainte.
Plainte déposée en France contre Coinshares et les fondateurs du NPX
Le pire, c’est qu’un agrément avait été obtenu par NapoleonX auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les investisseurs pensent d’ailleurs que c’est surtout cet agrément AMF qui a attiré CoinShares. Ce dernier ayant donc finalisé son rachat le 4 juillet 2022, pour 13,9 millions d’euros. CoinShares précise que (bien que manifestement moribonds) des versements sont toujours effectués aux investisseurs :
« Les détenteurs de NPX (…) perçoivent des frais de gestion associés au protocole chaque trimestre, [via une plateforme] actuellement en ligne, entièrement fonctionnelle et régulièrement mise à jour ».
Réponse de CoinShares
Mais selon Les Echos, les investisseurs s’estiment lésés et « jugent ces revenus dérisoires pour un actif quasiment invendable et un résultat trop éloigné des ambitions d’origine ». La plainte porte ainsi sur des accusations de « pratique commerciale trompeuse, d’abus de confiance et d’escroquerie ».
De quoi couler définitivement le projet NapoleonX qui semblait de toute façon en fin de vie. Ses fonds d’actifs tokenisés étaient sans doute trop avant-gardiste en 2018, et la survenue de deux bear markets (marchés baissiers) dans la crypto après le lancement du NPX auront fini de le mettre à terre. Une bonne occasion de rappeler que les investissements financiers (dans les cryptomonnaies ou tout autre actif) peut entraîner une perte en capital.