La SEC échoue dans sa traque de Richard Heart (HEX)
Attrape-moi si tu peux. A quoi joue Richard Schueler, le fondateur et le dirigeant de l’exchange Hex, plus connu sous le pseudonyme de Richard Heart ? Toujours caché en Finlande, il refuse de parler à la Security and Exchange Commission (SEC) qui veut l’entendre sur une affaire qui dépasse le milliard de dollars de fraude, et malgré les relances du régulateur américain, c’est silence radio du côté d’Helsinki. Dans ce dossier, il est question de fonds des clients dépensés en voitures et en montres de luxe ainsi que d’un diamant exceptionnel à plusieurs millions de dollars. On fait le point sur cette procédure au point mort qui agace Washington.
Le principal mis en cause de l’affaire Hex est toujours en Finlande
Initialement, une téléconférence était prévue demain, le 28 novembre, entre Richard Schueler, ses avocats et les équipes de la SEC, mais la presse spécialisée a appris que ce rendez-vous était reporté au 30 janvier prochain. La raison est simple, le mis en cause est introuvable, pire, le régulateur ignore même s’il a eu vent de l’entrevue ou s’il a délibérément décidé d’esquiver l’audience.
Face à ce silence, les Américains sont démunis et malgré leur puissance de frappe diplomatique, ils n’ont pas encore trouvé de solution pour obliger l’ex-patron de la plateforme HEX à s’exprimer sur ce qu’il s’est passé entre 2019 et 2020. Et, pourtant, la juge du district est de New-York, Peggy Kuo, apprécierait beaucoup l’entendre sur les projets PulseChain et PulseX qui étaient supposés rendre riche des investisseurs, qui ont, en réalité, tout perdu.
La SEC veut entendre Richard Heart sur les plus de 1 milliard de dollars de fonds de clients détournés
Mais, le pire dans ce dossier est l’utilisation scandaleuse des fonds des clients qui ont servi à payer des voitures de sport, des montres de luxe et des bijoux que Richard Heart adorait montrer sur les réseaux sociaux, comme pour étaler sa réussite. Avec un sens inné de la vulgarité, le monsieur n’a pas hésité à s’afficher avec un diamant noir baptisé The Enigma qu’il a acheté 4 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s et qu’il a payé, bien sûr, avec les cryptomonnaies des investisseurs.
Au total, la SEC parle de plus d’1 milliard de dollars détournés, ce qui explique la volonté du régulateur de mener cette procédure à son terme. Dans le document publié la semaine dernière, on apprend d’ailleurs que les Américains lancent un nouvel ultimatum aux autorités d’Helsinki pour qu’elles se manifestent avant le 15 décembre. Dans le cas contraire, le tribunal passera à la vitesse supérieure, « conformément aux règles fédérales de procédures civiles ».
On connait la pugnacité des équipes de Gary Gensler et de la justice américaine qui ont la réputation de ne pas lâcher leur proie une fois celle-ci clairement identifiée. Nul doute que la justice finlandaise coopérera dans les semaines à venir pour livrer à l’Oncle Sam un escroc crypto qui profite des zones d’ombre du droit international pour tenter d’échapper au courroux de Washington. Bien sûr, le monsieur est présumé innocent, mais vu ce que l’on sait déjà, on a un peu de mal à ne pas l’accabler.