5 projets crypto très attendus pour le prochain Bullrun
Quelles crypto pour 2024 ? Vous l’avez sûrement remarqué, le cours des cryptomonnaies reprend de plus en plus de couleurs. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde plus ou moins sur une chose, on est dans le creux de la vague, voir au début d’un prochain cycle. Le gros du bear market est probablement derrière nous et pour certains investisseurs, c’est l’occasion de commencer à s’intéresser aux prochains top-performers du marché crypto.
Dans cette vidéo, je vais vous faire un petit tour d’horizon de 5 projets très attendus pour le prochain bullrun. Ce sont des surcouches pour améliorer la scalabilité d’Ethereum. Si ce format vous plaît, on pourra en décortiquer d’autres à l’occasion de prochaines vidéos.
Mais pas si vite, précisons deux ou trois choses. D’abord, vous êtes habitués, ceci n’est pas un conseil en investissement. On va principalement se concentrer sur la tech et tenter de comprendre pourquoi ces projets sont très attendus dans l’écosystème.
Ensuite, ce n’est en aucun cas un partenariat rémunéré, et enfin, n’oubliez pas de faire vos propres recherches pour vous forger vos propres convictions. Je vous mettrai quelques liens en description que vous puissiez creuser sur ces différents projets. L’écosystème crypto est vaste, très vaste, et il est important d’être conscients des risques tout en restant à l’affût des opportunités qu’il peut offrir.
Sans plus attendre, lançons-nous dans un top 5 des crypto les plus attendus pour 2024, c’est parti !
EigenLayer, une place de marché pour la confiance décentralisée
On va commencer par un protocole plutôt singulier, EigenLayer. Celui-ci a été fondé par Sreeram Kannan, un professeur de l’Université de Washington spécialisé en blockchains et en théorie de l’information.
Le Eigen dans EigenLayer signifie littéralement « votre propre » en allemand. EigenLayer, c’est donc votre propre couche. Si on devait résumer ce protocole, on pourrait le définir comme une sorte de place de marché pour la confiance décentralisée.
Dit comme ça, ça ne paraît rien, mais il faut bien comprendre certains enjeux pour apprécier le potentiel du projet. Et, ces enjeux concernent particulièrement la sécurité des blockchains en preuve d’enjeu comme Ethereum par exemple. EigenLayer s’appuie sur un concept bien particulier, le re-staking. Bon, vous connaissez le staking, c’est quand vous déléguez vos tokens pour sécuriser une blockchain.
Et bien lorsque vous stakez vos ethers par exemple, suivant où et comment vous les stakez, vous pourrez obtenir ce qu’on appelle les LSD Tokens pour Liquid Staking Derivative. Si vous stakez des ethers chez Lido par exemple, vous obtiendrez en échange le même montant en StETH, le LSD Token de Lido.
L’idée de EigenLayer, c’est, en quelque sorte, d’utiliser le re-staking sur la blockchain Ethereum et de permettre de sécuriser d’autres blockchains directement avec vos LSD Tokens. Par exemple, vous stakez vos Ether chez Lido, vous obtenez des StETH, et vous décidez d’utiliser EigenLayer pour re-staker ces StETH pour aider à sécuriser d’autres protocoles.
Aussi, ces protocoles peuvent choisir de nouvelles conditions de slashing, c’est-à-dire de punitions contre les acteurs malveillants, en plus de celles du protocole Ethereum. Participer au restaking double le risque, mais augmente également la récompense totale en recevant non seulement des récompenses pour les blocs Ethereum, mais également des récompenses pour d’autres protocoles.
En clair, c’est à la fois un système d’incitation plutôt innovant, en plus d’être un outil qui va permettre de faciliter l’innovation et le lancement de nouveaux projets, en plus d’augmenter la sécurité des protocoles déjà existants. On peut imaginer, par exemple, des tokens d’applications décentralisées, comme disons, Aave, contribuer à la sécurité du protocole Ethereum, ou bien même de Chainlink.
Bon, pour le moment, EigenLayer est sécurisé par une gouvernance multi-sig composée de 13 personnes. C’est plutôt commun pour les jeunes projets, et possiblement qu’une DAO verra le jour dans le futur et, avec elle, l’arrivée d’un token de gouvernance avec un potentiel airdrop à la clé pour ceux qui auront participé au protocole.
Notons aussi que Vitalik Butterin lui-même n’est pas tellement emballé par l’arrivée de ce genre de protocoles qu’il qualifie comme étant à risques pour le consensus social d’Ethereum.
Il faut savoir que pour le moment, EigenLayer a levé plus de 65M de dollars à l’occasion de deux levées de fonds, l’une menée par Polychain Capital et Ethereal Venture et la seconde par Blockchain Capital, rien que ça.
Layer Zero, à la croisée des blockchains
Maintenant, on va parler d’un projet dont vous avez peut-être déjà entendu parler, le protocole LayerZero.
Les trois cofondateurs de LayerZero Labs Bryan Pellegrino, Ryan Zarick et Caleb Banister sont trois entrepreneurs ayant chacun de solides compétences et de l’expérience dans la conceptualisation et le développement de logiciels, d’applications ou encore de contrats intelligents.
Ensemble, ils ont cofondé LayerZero, un protocole qui vise à créer un genre de socle commun auquel chaque blockchain pourra se connecter pour communiquer avec les autres. Si on résume, c’est un peu la nouvelle génération de l’interopérabilité.
Si je disais que vous en aviez probablement déjà entendu parler, c’est parce que ce projet ne date pas d’hier, et rien qu’en septembre dernier, ils ont fait du bruit en concluant un partenariat avec Google Cloud.
Il faut bien conceptualiser une chose, c’est qu’à l’heure actuelle, si vous voulez faire communiquer deux blockchains, c’est la galère. Par exemple, simplement pour un échange de tokens entre deux écosystèmes, vous devez utiliser un Bridge.
Ce genre d’applications est, de manière générale, plutôt onéreuse, lente, et en plus laisse à désirer niveau sécurité. On ne compte plus le nombre de piratages provenant de bridges pas assez bien sécurisés qui ont eu lieu ces dernières années.
Les bridges, c’est bien, mais ce n’est pas optimal, et c’est vraiment du travail en plus pour les développeurs, et donc des efforts qui pourraient être déployés ailleurs. Ça entraîne également des problèmes de liquidités pour les protocoles qui se retrouvent obligés de la fragmenter entre plusieurs écosystèmes.
On ne rentrera pas plus dans les détails, retenez juste que l‘interopérabilité est un gros sujet et qu’il y a un besoin concret de répondre à ces diverses problématiques.
C’est ce que LayerZero propose, faire communiquer les blockchains entre elles et permettre d’effectuer des transactions cross-chain sans frictions, un peu comme on le verrait sur un exchange centralisé.
Sur Binance, par exemple, vous pouvez échanger de l’Ether contre du Sol quasi instantanément et avec très peu de frais. Ben c’est un peu ce que propose LayerZero, mais sans le besoin de confiance envers une entité centralisée.
Pour le moment, le projet bénéficie de plusieurs intégrations, notamment sur la blockchain Aptos avec Aptos Bridge, l’application Stargate Finance qui permet le transfert d’actifs cross-chain, et même chez Circle, l’émetteur de l’USDC.
Ce protocole se faisait très discret jusqu’en 2021 où ils ont complété une première levée de fonds de 6M de dollars avec Binance Labs et Multicoin Capital en tête de liste.
Deux autres levées de fonds ont eu lieu depuis, pour un total de 260M de dollars avec Circle et Andreessen Horowitz comme investisseurs, entre autres. Le projet est actuellement évalué à environ 3 milliards de dollars.
Pour l’instant, pas de token en vue. Mais il faut s’attendre à ce que ça arrive un jour ou l’autre, en tout cas certains petits malins ont trouvé des indices dans le code de LayerZero allant dans ce sens.
Starknet, ou une évolutivité massive apportée à Ethereum
Le projet suivant aussi est plutôt connu dans notre écosystème. Il s’agit de StarkNet et d’ailleurs, on a déjà reçu à plusieurs reprises Abdelhamid Bakhta sur la chaîne, l’une des figures emblématiques de ce nouvel écosystème.
L’entreprise derrière Starknet, c’est StarkWare, une start-up fondée en 2018 qui a un crédo particulier :
« Apporter une évolutivité massive à Ethereum tout en préservant la sécurité de son L1, les interactions sans permission et la décentralisation. »
Ainsi, ils mettent au point StarkNet, une solution de seconde couche pour Ethereum aussi appelée L2 pour Layer 2. L’idée, c’est de permettre à des applications décentralisées d’atteindre une scalabilité quasi infinie, c’est-à-dire la possibilité de faire énormément de transactions à moindre frais, le tout sans compromettre la sécurité et en favorisant la confidentialité.
Et oui, vous le savez peut-être, mais Ethereum fonctionne comme un immense ordinateur mondial et décentralisé. Dessus, on fait tourner des smart-contract, qui permettent la mise en œuvre de diverses applications décentralisées.
Sauf que tout ce beau monde se partage la capacité de calcul, en quelque sorte. Et l’idée derrière les L2, c’est de déléguer les tâches gourmandes sur un autre réseau.
StarkNet fait partie de la famille des ZK-Rollups qui utilisent les ZKP, l’acronyme de zero-knowledge proofs. En français, ce sont des preuves à divulgation nulle de connaissance. On ne rentrera pas dans les détails, mais dit autrement, ça permet de prouver la véracité d’une information ou d’un calcul à quelqu’un sans pour autant lui transmettre l’information en elle-même.
L’une des singularités de Starknet réside dans son langage de programmation. Il introduit le Cairo, en lieu et place du Solidity classiquement utilisé dans l’écosystème Ethereum.
La principale différence entre les deux, c’est que le Cairo permet de passer d’un système où chaque calcul doit être répété des milliers de fois, à un système plus novateur où une seule machine crée une preuve de l’exécution correcte d’un calcul que tout le monde peut vérifier sur le réseau.
Vous l’avez compris, c’est bien plus efficace et ça permet à StarkNet de se positionner parmi les L2 d’Ethereum les plus prometteurs.
Évidemment, il y a beaucoup de subtilité et si vous voulez en savoir plus, je vous encourage vivement à aller voir nos interviews avec les équipes du projet, c’est hyper intéressant.
En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce projet est suivi de près. Au total, ils ont levé 280M de dollars, avec 100M rien que sur le dernier round.
Tout ça catapulte leur valorisation à 8 milliards de dollars, c’est vraiment rien et autant vous dire que quand il sortira, le token risque d’avoir une capitalisation un poil chère.
Pour le moment, ce dernier a été repoussé et devrait sortir aux alentours du milieu de l’année 2024. Il y aura d’ailleurs très probablement un Airdrop du token pour les utilisateurs du réseau. Affaire à suivre pour ce Layer 2 qui s’annonce donc plutôt prometteur.
SCROLL, le concurrent de Starknet
Maintenant, on va se pencher sur Scroll, un autre ZK Rollup. C’est un concurrent direct de Starknet et ils ont un fonctionnement relativement similaire.
Fondé par Ye Zhang, Sandy Peng et Haichen Shen, trois entrepreneurs, chercheurs, ingénieurs et experts en cryptographie, le projet Scroll se réclame clairement des valeurs de l’open source.
C’est un peu le mot d’ordre du projet, puisque dès la sortie de Scroll, le code était accessible à tout le monde. C’est leur manière à eux de rendre leur technologie accessible, évolutive, et sécurisée, le tout dans l’objectif d’œuvrer à la démocratisation globale de la blockchain.
Le projet est sorti en pre-alpha en octobre de l’année dernière et très récemment, le réseau est passé en mainnet, c’est-à-dire que le produit de Scroll est sorti pour de bon et est utilisable.
Scroll est basé sur une zkEVM, qui est une machine virtuelle Ethereum qui permet aux développeurs d’intégrer les ZKP à leurs applications directement sur Scroll, tout en codant dans un langage EVM comme Solidity.
Dit autrement, ça permet d’offrir la même expérience de développement sur un L2 que sur Ethereum, permettant une migration plus facile pour les développeurs.
Pour le moment, certaines fonctionnalités restent encore centralisées, mais c’est plutôt normal et classique dans les projets très jeunes. D’après eux, la décentralisation complète viendra avec le temps.
Deux levées de fonds ont été organisées, portées par Polychain Capital, encore eux. Au total, ils ont levé 80M de dollars et le projet est évalué à 1.8 milliards de dollars. Pour le moment, aucun token n’est annoncé mais ça finira peut-être par arriver.
En tout cas, Scroll s’inscrit tout à fait dans la potentielle future narrative des Roll-up d’Ethereum, encore une projet prometteur à surveiller de près, si vous voulez mon avis.
Celestia, le dernier petit nouveau
Pour le dernier projet que l’on va aborder dans cette vidéo, on va parler un petit peu de Celestia. Vous allez le voir, ils ont une approche plutôt intéressante. Vous en avez peut-être entendu parler, c’est le projet qui a récemment distribué un airdrop de son token TIA à près de 600.000 adresses différentes.
Pour eux, les solutions de Roll-up sur Ethereum sont éphémères et ne résolvent pas vraiment les problèmes auxquelles elles prétendent s’attaquer.
Le projet est né en 2019 et s’appelait initialement Lazy Ledger, avant d’être renommé Celestia en 2021. L’homme à l’origine de tout ça s’appelle Mustafa Al-Bassam, c’est un docteur en Blockchain scaling, et autant vous dire qu’il n’y en a pas beaucoup dans le monde.
Celestia se présente comme la première blockchain modulaire avec une architecture novatrice. On ne va pas détailler ça ici, mais on peut quand même expliquer deux trois concepts.
Quand on dit modulaire, on l’oppose à monolithique, c’est le cas des blockchains comme Bitcoin par exemple. Les blockchains monolithiques sont construites d’un seul bloc, c’est-à-dire que tous les éléments qui permettent le bon fonctionnement de la chaîne sont sur exécutés sur la même couche.
Tout ça, ça pèse lourd et c’est un problème pour la scalabilité. Celestia essaye de répondre à ce problème en séparant les trois couches qui composent traditionnellement une blockchain. C’est-à-dire la couche de consensus, la couche d’exécution, et la couche de règlement.
En gros, ça lui permet de déléguer la validation des transactions à des blockchains spécialisées et de conserver une bonne flexibilité en plus d’être très scalable.
Si vous voulez plus de détails sur le fonctionnement de Celestia, on a réalisé une vidéo et écrit plusieurs articles techniques sur Le Journal Du Coin, comme d’habitude les liens seront dans la description.
En attendant, le token est déjà live depuis environ deux semaines et il affiche déjà un joli retour sur investissement. Niveau utilité, c’est un jeton de gouvernance et de staking, mais il permet aussi de payer les services que vous utilisez sur Celestia.
Plus de la moitié des tokens sont réservés aux investisseurs privés qui ont participé aux diverses levées de fonds, et qui ont une periode de vesting, c’est-à dire de blocage des jetons, de un à quatre ans.
Malgré une tokenomics qui n’a pas vraiment été faite pour favoriser les petits investisseurs, il faut avouer que ce projet est plutôt prometteur et est franchement novateur dans le paysage de l’écosystème.