
L’IA est-elle la nouvelle machine à cash ? Quand ChatGPT joue les conseillers financiers
NFA. Le conseil en investissement est traditionnellement un métier d’experts. Cependant, une nouvelle vague d’investisseurs change la donne. Elle ne consulte pas les journaux économiques classiques, mais se tourne vers l’intelligence artificielle. Des questions telles que » quel est le meilleur investissement ? » sont posées de manière sérieuse par un nombre croissant d’investisseurs particuliers utilisant l’outil d’OpenAI pour choisir leurs actions.
Loin d’être une simple tendance, ce phénomène est le moteur du marché du robo-advisory, qui regroupe toutes les entreprises proposant des conseils financiers automatisés basés sur des algorithmes. Cette industrie connaît une croissance fulgurante, avec des projections à couper le souffle : elle pourrait atteindre 470 milliards de dollars d’ici 2029, ce qui représente une croissance de 600 %.
- Une nouvelle vague d’investisseurs particuliers a choisi l’intelligence artificielle, comme ChatGPT, pour guider leurs décisions d’investissement, remettant en question les méthodes traditionnelles.
- Le marché du robo-advisory, basé sur des conseils financiers automatisés, pourrait atteindre 470 milliards de dollars d’ici 2029, témoignant d’une croissance spectaculaire.

L’IA, le nouvel oracle pour les boursicoteurs ?
Comme l’explique dans un article le média Reuters, l’idée d’un conseiller financier gratuit et disponible 24h/24, capable d’analyser d’immenses volumes de données en un instant, est particulièrement attrayante.
Ce postulat s’argumente également avec les données d’un sondage du courtier eToro, mené auprès de 11 000 investisseurs particuliers dans le monde. De ce sondage, nous retiendrons que :
- la moitié des interrogés se disent prêts à utiliser des outils d’IA pour gérer leurs placements,
- 13 % d’entre eux s’en servent déjà, faisant de ChatGPT un outil de référence dans le secteur financier.
Jeremy Leung, ancien analyste financier chez UBS, témoigne auprès de Reuters. Depuis qu’il a quitté la banque suisse, il a remplacé son coûteux terminal Bloomberg par un simple compte ChatGPT pour gérer son portefeuille.
Cependant, il a optimisé son utilisation en créant des « prompts » précis, demandant à l’IA d’agir comme un analyste à découvert ou de n’utiliser que des sources fiables, comme les documents officiels de la SEC.

L’IA, un Midas des temps modernes ?
Les résultats de cette approche sont surprenants. En mars 2023, la société Finder a demandé à ChatGPT de constituer un portefeuille d’actions basé sur des critères de qualité, tels que le niveau d’endettement, la croissance soutenue et les avantages concurrentiels. Ce panier de 38 actions a depuis progressé de 55 %, surpassant largement la performance des 10 fonds les plus populaires du Royaume-Uni, gérés par des institutions financières de renom comme Vanguard, Fidelity ou HSBC.
Gardons toutefois la tête sur les épaules. Les risques sont considérables. Dan Moczulski, directeur général d’eToro au Royaume-Uni, met en garde :
« Les modèles d’IA peuvent être brillants. Le risque survient lorsque les gens traitent des modèles génériques comme ChatGPT ou Gemini comme des boules de cristal. »
Il est essentiel de se méfier des prédictions basées uniquement sur des données passées et des erreurs factuelles. De plus, une IA manque de la capacité à évaluer et à gérer le risque dans une période de crise de marché.
L’intelligence artificielle est un outil d’investissement remarquable, démocratisant l’accès à l’analyse financière, ou encore la détection de scam. Elle est un excellent complément, mais ne peut pas, pour l’instant, se substituer à la prudence, à l’expérience et à la clairvoyance d’un conseiller humain. Il reste encore un long chemin à parcourir avant que l’IA ne devienne le seul guide.
