
Bitcoin : La Russie part en guerre contre les mineurs illégaux
Mineurs illégaux. Depuis quelque temps, la Russie semble bien décidée à faire le ménage dans ses rangs de mineurs de cryptomonnaies. Une situation qui s’accompagne d’une volonté de récupérer les taxes associées à cette activité. Mais également de limiter les opérations illégales qui siphonnent l’électricité du pays. C’est la raison pour laquelle un registre national vient d’être mis en place afin de contrôler ces acteurs numériques.
- La Russie a mis en place un registre national pour contrôler les mineurs de cryptomonnaies et récupérer les taxes associées.
- Une interdiction du minage dans 10 régions a été imposée pour éviter les pannes d’électricité dues à des installations illégales.

La Russie veut contrôler les mineurs de cryptomonnaies
Le minage de cryptomonnaies est une activité qui nécessite de grandes quantités d’électricité. C’est la raison pour laquelle les pays enclins à accueillir ce type d’activité sont principalement ceux qui disposent d’une énergie bon marché. Et si possible renouvelable, afin de ne pas participer à la pollution ambiante.
Une équation complexe qui a finalement poussé la Russie à interdire cette activité dans plusieurs régions de son territoire. Cela dans le but de prévenir les pannes d’électricité récurrentes dues à des installations illégales et énergivores.
Car, malgré une législation en vigueur depuis novembre 2024, le nombre de mineurs enregistrés auprès du Service fédéral des impôts reste très largement insuffisant. En effet, selon le ministère des Finances, seuls 30 % d’entre eux seraient en règle.
La Russie lance un registre national des équipements de mining
C’est la raison pour laquelle le ministère de l’Énergie vient de lancer un registre national des équipements de minage de cryptomonnaies. Une procédure qui avait été évoquée la première fois en février 2025. Elle est destinée à débusquer les mineurs qui échappent aux paiements d’impôts et les installations illégales qui volent de l’énergie au réseau.
L’objectif de ce registre est de « permettre l’identification précise des consommateurs utilisant de l’électricité pour les besoins du minage. » Car, comme le précise le ministre adjoint à l’Énergie, Petr Konyushenko, « il s’agit d’une étape vers la légalisation de l’industrie et la réduction de la consommation illégale. »
Une stratégie plus large vers un encadrement numérique
Cette chasse aux mineurs illégaux ne se limite pas à une simple régulation énergétique. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de la Russie : celle de reprendre le contrôle sur les flux liés aux cryptomonnaies. Et ce mouvement va bien au-delà du minage.
En parallèle de cette répression ciblée, Moscou avance ses pions sur le front de la finance numérique. La Russie prépare activement le lancement de son propre stablecoin adossé au rouble, un projet qui vise à offrir une alternative « souveraine » aux stablecoins étrangers, tout en renforçant la surveillance des transactions sur son territoire.
Un stablecoin national, un registre des mineurs, une centralisation des données énergétiques… Ces mesures esquissent les contours d’un écosystème crypto étatique, dans lequel l’innovation n’est tolérée qu’à condition d’être traçable, taxable et compatible avec les intérêts stratégiques du Kremlin. A suivre.
