Bitcoin et les cryptos toujours boudés par les traders institutionnels d’après JP Morgan

La prudence est de mise. Depuis le début de la campagne présidentielle, Donald Trump a fait de Bitcoin et des cryptomonnaies un sujet central. Une fois élu, il a continué d’annoncer des mesures en faveur de l’adoption de Bitcoin. Toutefois, cela ne semble pas être suffisant pour convaincre les traders institutionnels qui restent très prudents envers Bitcoin et les cryptomonnaies. Retour sur l’étude de JPMorgan.

Les investisseurs institutionnels boudent les cryptos, mais les choses changent doucement

Dans un environnement réglementaire qui s’améliore pour les cryptomonnaies aux États-Unis, les traders institutionnels restent réticents à s’engager dans ce marché. Ainsi, selon une récente enquête de JPMorgan, 71% d’entre eux n’ont pas l’intention de trader des cryptomonnaies cette année. Et bien que ce chiffre soit en légère baisse par rapport à 2024, où il était de 78%, il montre que la majorité des institutions restent prudentes.

La même étude révèle que 16% des répondants envisagent de commencer à trader des cryptos en 2025, tandis que 13% le font déjà. Là aussi, les chiffres restent faibles, mais montrent tout de même une tendance de fond en progression.

Malgré les efforts de Trump pour promouvoir Bitcoin et les cryptomonnaies, l’adoption institutionnelle avance donc lentement. Les annonces récentes, comme la création d’un fonds souverain qui pourrait inclure des bitcoins, n’ont pas encore convaincu les grands acteurs du trading institutionnel de Wall Street.

Une adoption qui peine à décoller chez les pros

Le nouveau Président a pourtant multiplié les gestes en faveur du secteur et il a notamment signé un décret exécutif encourageant le leadership des États-Unis dans les actifs numériques et a promis de créer une réserve stratégique en Bitcoin.

De plus, la nomination de Paul Atkins à la tête de la SEC, en remplacement de Gary Gensler, a été perçue comme un signe positif pour l’industrie crypto. Le monsieur est connu pour ses positions pro-crypto et il devrait assouplir la réglementation.

Mais au-delà de ces avancées, la prudence reste de mise chez les institutionnels. La volatilité inhérente aux cryptomonnaies, combinée aux incertitudes géopolitiques, freine leur adoption. De plus, les promesses d’un candidat ou d’un Président fraichement arrivé sont une chose, mais investir de grosses sommes en est une autre ! Wall Street ne peut pas se contenter d’intentions et veut des faits clairs.

La guerre commerciale de Trump au cœur des préoccupations

Certains experts estiment toutefois que cette situation pourrait changer rapidement avec la création du fonds souverain annoncé par le gouvernement américain. Ce fonds, qui sera partiellement géré par le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, tous deux pro-crypto, pourrait être utilisé pour acheter du Bitcoin. Une telle décision pourrait inciter d’autres institutions à suivre le mouvement.

Concernant les craintes plus générales sur les marchés financiers, c’est bien la guerre commerciale contre le Canada, le Mexique, la Chine ou encore l’Europe qui inquiète les traders interrogés par JPMorgan.

Ils sont ainsi 51% à considérer que l’inflation et les tarifs douaniers seront les principaux risques pour les marchés en 2025 et que la volatilité accrue due aux tensions géopolitiques sera un problème dans les mois à venir.

Malgré un cadre réglementaire clairement de plus en plus favorable pour les cryptos, les professionnels restent donc frileux quand il s’agit de les trader à l’échelle institutionnelle. La guerre commerciale de Trump, combinée aux risques d’inflation et de volatilité, maintiennent en plus une certaine méfiance. Toutefois, des initiatives comme la création d’un fonds souverain pourraient changer la donne et accélérer l’adoption institutionnelle de Bitcoin et des cryptomonnaies. Les mois à venir s’annoncent aussi incertains qu’excitants.