Cryptomonnaies : De faux policiers ukrainiens extorquent 250 000$ en USDT et se retrouvent devant la justice
Le vrai Far West de la crypto. En proie à une guerre déclenchée par la Russie il y a plus de deux ans, l’Ukraine souffrait déjà avant ce conflit d’une corruption importante qui la plaçait loin des standards européens et l’ONG Transparency International a placé le pays à la 108ᵉ place de son classement en 2023. Police, justice, administration, personnel politique, aucun secteur de l’État n’est épargné et malgré de nettes améliorations en la matière faisant suite à ce que l’on appelle l’Euromaïdan, l’histoire du jour nous rappelle qu’il reste encore du chemin à faire. De faux policiers ont réussi à extorquer 250 000 dollars à un jeune entrepreneur et même si la police, la vraie, a réussi à les arrêter, ce n’est malheureusement pas la première fois que ce genre d’incidents arrive dans le pays. Retour sur une nouvelle affaire d’extorsion de cryptomonnaie qui finit cette fois plutôt bien.
Quatre faux policiers extorquent 250 000 dollars en USDT à un jeune entrepreneur en le menaçant de trahison d’État
En mai dernier, un jeune entrepreneur ukrainien de 20 ans reçoit la visite de quatre personnes prétendant être des agents de la force publique qui l’accusent de « collaborer avec les forces russes ». Les quatre individus le menacent d’une longue peine de prison pour trahison, mais lui proposent également un arrangement plutôt surprenant pour quiconque n’habite pas en Ukraine : en échange de 250 000 dollars, ils vont laisser tomber l’affaire et « régler le problème ».
Devant l’importance de la charge et comprenant qu’il s’agit bien de corruption, le jeune entrepreneur va accepter l’accord et transférer les 250 000 dollars en USDT vers un portefeuille contrôlé par le petit groupe de vrais faux policiers. La somme sera ensuite rapidement déplacée via une plateforme de cryptomonnaie, selon le communiqué de presse des autorités, mais les suspects n’arriveront pas à suffisamment effacer les traces de leur forfait que l’unité de cybercriminalité de Kiev va réussir à remonter.
La police a finalement rattrapé les vrais faux policiers et va les présenter à la justice
Avec l’aide du bureau du procureur et sitôt l’audition de la victime terminée, la police va tirer le fil de la première adresse donnée à la victime pour tenter de mettre la main sur les criminels et elle va réussir. Le Département de la Sécurité Intérieure de la Police Nationale a ainsi mené l’enquête dans la région de Kiev et dans celle de Tcherkassy, dans le centre du pays.
Finalement, des perquisitions seront effectuées dans diverses maisons et véhicules des suspects, ainsi que dans celles de leurs familles et ce sont « des cartes bancaires, du matériel informatique, des téléphones mobiles, des voitures de luxe, des fausses pièces d’identité de journaliste, des munitions et de l’argent » qui vont être découverts, toujours selon la police locale.
Les quatre mis en cause, confondus par les nombreuses preuves trouvées par les forces de l’ordre, vont maintenant être présentés à la justice et ils risquent jusqu’à 12 ans de réclusion criminelle. Cette histoire finit plutôt bien, mais d’autres extorsions ont eu un dénouement bien plus dramatique et on se souvient notamment avec effroi du meurtre d’un étranger pour seulement 2,55 bitcoins, soit le prix d’une vie dans un pays où le droit a définitivement du mal à se frayer un chemin.