La banque des banques (BRI) ne voit que des « risques » dans les stablecoins
Un risque trop risqué à prendre ? Que ce soit la Banque des règlements internationaux (BRI), les organismes supranationaux comme le Fonds monétaire international (FMI), ou encore les banquiers comme ceux de l’Union européenne, tous ne voient qu’une chose concernant les cryptomonnaies : des « risques ». Cela ne surprendra donc personne que le dernier rapport de la BRI sur les stablecoins ne portent que sur les risques que poseraient ces derniers, et non sur l’incroyable innovation financière qu’ils apportent.
Rapport de la BRI sur les stablecoins : des « risques » à encadrer strictement
Les financiers internationaux et autres banquiers centraux ont bien réalisé le risque (bien réel celui-là) que représente la concurrence de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies contre leur privilège exclusif (et scandaleux) de pouvoir battre monnaie.
La Banque des règlements internationaux, surnommée « la banque des banques », vient ainsi de publier un nouveau rapport ce 29 février 2024, exigeant recommandant aux États « la réglementation, la supervision et la surveillance » des stablecoins.
Dans ce document de simplement deux pages de la BRI, le mot « risque(s) » réussi à apparaitre 11 fois. Il fallait bien s’assurer d’autant d’occurrences pour faire passer le message que les stablecoins sont vraiment risqués. Quand on connait l’inflation que subissent les monnaies fiduciaires sur lesquelles se basent ces stablecoins, il est vrai qu’il y a des raisons d’être inquiets.
Juridiction mondialisée, collaboration transfrontalière et surveillance de chaque instant
La Banque des règlements internationaux (basée à Bâle, en Suisse) s’inquiète tout particulièrement dans ce rapport des risques liés à un stablecoin d’échelle mondiale, ou « global stablecoin (GSC) », qu’elle définit ainsi :
« Un stablecoin ayant une portée et une utilisation existantes ou potentielles dans plusieurs juridictions, et qui pourrait devenir systémiquement important dans et à travers une ou plusieurs juridictions, y compris comme moyen de paiement et/ou comme réserve de valeur. »
Définition du « global stablecoin (GSC) » par la BRI
En résumé, prendre la place des monnaies de banques centrales… L’horreur absolue pour ces grands argentiers. Pour contrer cela, les banquiers de la BRI recommandent d’agir avec une main d’acier trempé dans un gant de béton armé (oubliez le velours) contre les « GSC ». Et voici la « petite » liste de ces actions ci-dessous (désolé de la traduction partielle, mais vous aurez compris l’idée : verrouiller à mort ces stablecoins par la régulation).
Extrait des recommandations de la BRI aux États sur les stablecoins d’échelle mondiale
- Les autorités (États, régulateurs…) devraient avoir la volonté de réglementer et de superviser les dispositifs de stablecoins d’échelle mondiale ;
- Appliquer une supervision complète des activités et des fonctions des GSC ;
- Observer une collaboration, une coordination et un partage d’informations transfrontalières ;
- Exiger des GSC une gestion poussée des risques de blanchiment d’argent (AML) et de financement du terrorisme (CFT) ;
- Exiger des GSC un cadre de gouvernance complet avec des lignes de responsabilité et d’obligation de rendre des comptes claires et directes ;
- (…)
Si la banque des banques veut freiner des 4 fers l’adoption des stablecoins (et des cryptomonnaies décentralisées en général), en revanche, elle pousse de toutes ses forces à la mise au point et à l’émission des monnaies numériques de banques centrales (MNBC). Dans ce dernier cas, curieusement, la BRI ne voit aucun des risques pour la protection de la vie privée et les libertés.