Terraform Labs dépose un dossier de faillite aux USA
Passage obligé pour Terraform Labs. Vous avez sûrement déjà entendu parler du fameux chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites qui a concerné en son temps FTX, Core Mining ou encore la Silicon Valley Bank. Il s’agit pour une entreprise en grande difficulté financière de poursuivre ses activités tout en négociant un échelonnement des remboursements aux créanciers, le tout sous le contrôle d’un juge qui pourra, le cas échéant, restructurer l’entreprise ou sa direction.
Le 21 janvier dernier, c’est la société Terraform Labs qui a déposé le dossier relatif à cette procédure auprès du tribunal des faillites du Delaware. Pour rappel, cette entreprise a été fondée par Do Kwon . Elle est aussi à l’origine du jeton Terra (LUNA) mais aussi du stablecoin UST qui se sont tous deux littéralement effondrés en mai 2022. Retour sur les détails de la procédure connus à ce jour et sur les espoirs de la nouvelle direction de Terraform Labs.
Chapitre 11 : La société a déposé une demande de mise en faillite
Terraform Labs Pte. Lte. a donc déposé 21 janvier un dossier pour demander à se placer sous le régime du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. En parcourant le document de 14 pages, on peut trouver quelques informations intéressantes comme le nombre de créanciers qui serait compris entre 100 et 199 ou encore certains points comptables. Ainsi, on apprend qu’à ce jour, Terraform Labs aurait entre 100 et 500 millions de dollars d’actifs en trésorerie et qu’elle aurait entre 100 et 500 millions de dettes. La bonne nouvelle, c’est qu’il y aurait de quoi rembourser les créanciers, la mauvaise, c’est qu’avec le coût de la procédure et les éventuelles dettes cachées, l’équilibre semble plus que précaire.
Dans le document publié par la justice, on peut également lire les déclarations du nouveau dirigeant, Chris Amani, qui se félicite pour cette procédure qu’il envisage positivement :
« Cette étape protège notre capacité à continuer à travailler avec la communauté sur les infrastructures, les outils et produits innovants, ainsi que d’autres supports écosystémiques. La communauté et l’écosystème Terra ont fait preuve d’une résilience sans précédent face à l’adversité, et cette action est nécessaire pour nous permettre de continuer à travailler vers nos objectifs collectifs tout en résolvant les défis juridiques qui restent en suspens. »
Chris Amani, actuel PDG de Terraform Labs – Source : Cointelegrah
La direction a toujours espoir de rebondir après l’effondrement de 2022
Mais plus que simplement survivre à la procédure, le dirigeant semble espérer pouvoir relancer le projet dans le futur ! Pour cela, il fait confiance à ses équipes et reste résolument optimiste dans ses déclarations :
« Nous avons déjà surmonté des défis importants et, contre toute attente, l’écosystème a survécu et s’est même développé de nouvelles manières après la dépeg ; nous attendons avec impatience la résolution réussie des procédures judiciaires en cours. »
Chris Amani, actuel PDG de Terraform Labs – Source : The Block
Difficile de dire à quoi pourrait ressembler ce projet dans quelques mois ou dans quelques années tant la communauté est sortie choquée voire traumatisée par ces semaines de cauchemars où Terra (LUNA) est passé d’écosystème star du dernier bull à véritable catastrophe industrielle, voire même fraude internationale ! D’ailleurs, son ancien dirigeant n’a toujours pas été jugé pour son action dans cette affaire, lui qui purge une peine de quatre mois de prison au Monténégro pour utilisation de faux documents.
Pour rappel, il a demandé et obtenu un ajournement de son procès aux États-Unis et celui-ci devrait finalement se tenir le 23 mars prochain. Il sera jugé pour de multiples fraudes et risque très gros sur le sol américain, mais aussi en Corée, son pays d’origine, qui l’attend de pied ferme pour un autre jugement.