MNBC : il n’y a aucune urgence pour les États-Unis, selon ce spécialiste
La McMoney n’est pas encore là ! La McMoney, c’est le petit nom qu’a donné notre expert du jour aux MNBC qui seraient sur le point d’arriver dans de nombreux pays. Rapides et pas chères comme la restauration rapide, elles sont annoncées comme la prochaine révolution monétaire à grand renfort de déclarations chocs venant des quatre coins du monde. Or, Atul Bhatia, qui travaille au sein de la Royal Bank of Canada (RBC), a un avis beaucoup plus mesuré sur l’avenir immédiat de ces monnaies numériques de banques centrales (MNBC), notamment sur celle de son imposant voisin : les États-Unis d’Amérique. Selon lui, les risques inhérents au déploiement d’une telle technologie sont pour l’instant bien plus importants que les gains potentiels pour la population et les gouvernants.
Une numérisation des paiements en cours sur toute la planète
Les raisons qui poussent des grandes banques centrales à lancer des projets pilotes ou des expérimentations sur les MNBC ne manquent pas. L’argent liquide disparaît peu à peu des poches des habitants des pays occidentaux, quand les pays du sud embrassent généreusement les nouvelles solutions de paiement dématérialisées qui permettent à la population d’améliorer leur inclusion financière. Ces conclusions sont celles de ce spécialiste de la RBC, qui concède volontiers que les intérêts d’une monnaie numérique gérée directement par la banque centrale du pays sont multiples.
La rapidité, l’instantanéité, le faible coût des transactions sont parmi les avantages principaux de ces MNBC, qui cristallisent beaucoup d’espoirs et de fantasmes selon lui. À contre-courant d’une grande partie de l’opinion publique, Atul Bhatia pense que cette technologie pourrait certes arriver un de ces jours, mais pas tout de suite. Et de toute façon, ce sera de façon évolutive avec une implémentation progressive :
« Nous pensons que la Réserve fédérale continuera de mettre l’accent sur des améliorations technologiques progressives plutôt que sur une tentative risquée de transformer l’infrastructure des paiements. »
Car c’est là le fond de sa pensée et tout l’intérêt de son analyse. Ce spécialiste international de la finance nous propose en effet une grille de lecture un peu différente de celle des exaltés de la MNBC.
Les risques d’un lancement trop hâtif d’une MNBC trop importants
Pour lui, les problèmes à surmonter sont multiples et hautement complexes. Extrait de son rapport :
« Malgré le battage médiatique autour des MNBC, nous constatons une multitude de problèmes de sécurité, de confidentialité et de gouvernance qui, selon nous, l’emportent sur les gains théoriques en termes d’efficacité. »
Parmi les raisons de prendre son temps, il cite tout d’abord les risques de dysfonctionnement. Il prend, pour exemple, un problème survenu dans le logiciel de gestion du trafic aérien qui avait paralysé une grande partie du territoire américain pendant plusieurs heures. Que se passerait-il si une mise à jour du système centrale de MNBC plantait ? Peut-on sérieusement envisager que le dollar américain bug au niveau mondial ? La réponse est évidemment non.
Il ajoute ensuite les risques d’attaques sur ce même système, qui deviendrait instantanément la cible de tous les pirates du monde entier, des terroristes de tous poils ainsi que des ennemis officiels ou officieux de l’Oncle Sam.
Enfin, il existe aussi des risques pour les libertés individuelles, si le gouvernement américain détenait le pouvoir de bloquer l’argent des citoyens ou de décider qui peut faire quoi avec. Cependant, notre témoin du jour continue de croire en l’intérêt des MNBC :
« Les MNBC permettent des paiements plus rapides et moins chers, avantageux pour les personnes ne faisant pas encore partie du système bancaire traditionnel. Ils pourraient accéder à une bonne infrastructure financière, ce qui réduira les risques inhérents aux transactions et les retards dans les transactions internationales. »
En conclusion, il s’agit d’un grand oui aux MNBC mais avec une multitude de garde-fous en amont pour verrouiller et sécuriser l’édifice. C’est pour cela qu’il prêche pour une implémentation progressive de cette technologie afin d’effectuer une transition tout en douceur qui ne mettent pas les pays en danger. En cela, il rejoint l’Australie qui a récemment déclaré vouloir prendre son temps avant le lancement de sa propre monnaie numérique.
Les MNBC vous laissent froid ? Commencez dès maintenant à accumuler du bitcoin et des cryptomonnaies. Inscrivez-vous sur la plateforme Binance, LA référence absolue du secteur. Vous économiserez 10 % sur vos frais de trading en suivant ce lien (lien commercial).