La blockchain est-elle l’avenir de notre système médical ? 5 points pour comprendre
D-santé – L’Observatoire européen de la blockchain a publié en avril 2022, un rapport de soixante-six pages intitulé Applications de la blockchain dans le secteur de la santé. Les auteurs de ce document estiment que la blockchain pourrait aider le secteur de la santé à mener à bien la révolution Healthcare 4.0. Cette dernière repose sur des principes fondamentaux, tels que l’interopérabilité, la numérisation, la décentralisation, etc. Ce socle fondateur serait compatible avec les possibilités offertes par la blockchain.
Blockchain et santé : pour une meilleure gestion des connaissances
La blockchain permettrait au secteur des soins de santé de répondre aux préoccupations liées au besoin d’un système :
- de gestion de connaissances et des données qui soit flexible et numérisé ;
- facile et convivial permettant aux patients d’accéder à leurs données de santé ;
- permettant le décloisonnement des données stockées dans les outils actuels.
Un tel dispositif répondrait donc à la complexité croissante des soins de santé. En effet, ceux-ci doivent s’appuyer sur un outil adéquat de gestion des connaissances.
La blockchain est également présentée comme une technologie qui pourrait organiser de manière adéquate, les échanges d’information au niveau mondial dans les soins de santé. Ainsi pourrait elle résoudre certains problèmes qui lèsent l’apprentissage collectif dans le secteur.
Décentraliser pour un meilleur suivi dans les soins de santé
La centralisation est-elle alors forcément nuisible à l’évolution du secteur des soins de la santé ? Le problème résiderait surtout dans les difficultés relatives à la mise en place d’une centralisation efficace. Une blockchain serait alors une alternative qui permettrait par exemple :
- de surveiller de manière décentralisée l’utilisation des équipements médicaux par les établissements de santé ;
- d’identifier les déficiences ou les surplus d’appareils dans différents lieux géographiques.
La blockchain est également connue pour être un outil permettant d’améliorer le suivi des produits médicaux. L’objectif ? Lutter notamment contre les contrefaçons dangereuses pour la santé publique :
« En utilisant les blockchains comme un grand livre pour enregistrer la provenance, les vaccins et autres médicaments vitaux pourraient être surveillés et suivis depuis leur origine jusqu’à leur emplacement actuel, ce qui réduirait les erreurs de placement ou d’étiquetage des médicaments et le risque de contrefaçon. »
On-chain et off-chain : une synergie à trouver pour le stockage de données de santé
La blockchain présenterait cependant des inconvénients en matière de stockage de données. La transparence et l’immuabilité des données enregistrées sur une blockchain seraient ainsi incompatibles avec la nécessaire confidentialité des données des patients.
Les auteurs du rapport évoquent toutefois la possibilité de combiner la blockchain avec une solution off-chain pour se conformer aux exigences légales sur le stockage de ces données :
« Pour se conformer au RGPD, les produits peuvent utiliser la blockchain sur une couche au-dessus des bases de données : il serait donc possible de surveiller les transactions sur l’échange de données et d’accéder aux informations, alors que toutes les données de santé personnelles sont stockées hors blockchain. »
Les perspectives d’utilisation de la blockchain dans le secteur de la santé ne sont pas récentes. Certaines entreprises se sont engagées sur cette voie de la décentralisation de la santé dès 2018. Concrètement, a-t-on avancé suffisamment depuis ?