Robert Shiller (prix Nobel) bullish sur Bitcoin ?
Le 21 mai dernier, Robert Shiller, lauréat du prix Nobel d’économie en 2013, qualifiait les cryptomonnaies de « plus récente itération des idées de monnaie alternatives » dans un article intitulé « The Old Allure of New Money ». Il en a profité pour nous faire un récapitulatif chronologique des différents courants de pensées qui ont émergé du secteur monétaire au fil du temps. Il en a profité également pour nous donner à demi-mots son avis sur les cryptomonnaies.
Robert Shiller décrit les différents types de monnaies alternatives qui ont existé tout au long de l’histoire, en déclarant que « les nouvelles idées pour l’argent semblent aller de pair avec le territoire de la révolution, accompagnées d’un récit convaincant et facile à comprendre ».
L’économiste de Yale fait d’abord référence aux « notes de travail » de Josiah Warner du Time Store de Cincinnati en 1827, qui vendait des marchandises en unités d’heures de travail. Il mentionne également Karl Marx et Friedrich Engels, qui ont proposé que la condition communiste qui entrainerait l’abolition de la propriété privée aurait pour conséquence « l’abolition communiste de l’achat et de la vente ».
Se rapprochant des temps modernes, Shiller fait référence au mouvement de la Grande Dépression appelé « Technocratie », qui proposait de remplacer le dollar américain, alors adossé à l’or, par une mesure de l’énergie. Leur livre « The ABC of Technocracy » proposait de fonder une économie sur la base de l’énergie.
Atteignant la période contemporaine, Shiller écrit que les cryptomonnaies, comme leurs prédécesseurs, sont couplées à « un profond désir de révolution dans la société ». Il affirme également que l’incompréhension générale du public quant au fonctionnement des cryptomonnaies crée pour elles un attrait certain :
« Pratiquement, personne, en dehors des départements d’informatique, ne peut expliquer comment fonctionnent les cryptomonnaies, et ce mystère crée une aura d’exclusivité, donne du glamour à la nouvelle monnaie et remplit les dévots d’un zèle révolutionnaire ».
Enfin, Shiller reconnaît que la nature décentralisée des cryptomonnaies est un atout majeur pour ceux qui considèrent les gouvernements comme « les moteurs d’un long train de l’inégalité et de la guerre ». Il conclut cependant en disant que « rien de tout cela n’est nouveau et, comme dans le cas des innovations monétaires passées, une histoire convaincante peut ne pas suffire ».
Rappelons que Robert Shiller, Eugene Fama et Lars Peter Hansen ont reçu le prix Nobel d’économie en 2013 pour « leur analyse empirique des prix des actifs ». Shiller a développé l’indice Case-Shiller avec son collègue Karl Case, qui est maintenant utilisé par Standard and Poor’s Financial Services.
Il est vrai que ces dernières semaines, les cryptos ont étés beaucoup critiquées publiquement par des géants du monde de la technologie et de la finance, comme Bill Gates ou encore Warren Buffet. Charlie Munger, vice président de Berkshire Hathaway, a même été jusqu’à comparer le commerce et la vente de cryptomonnaies à du trafic de « cerveaux de bébés fraîchement récoltés ». Néanmoins, la prise de position du prix Nobel d’économie de 2013, Robet Shiller, est enthousiaste quant à l’avenir des cryptomonnaies et à leur démocratisation.
Sources : CoinTelegraph ; Bitcoin.com