La Banque Centrale Indienne ne sait même pas pourquoi elle a banni les cryptomonnaies !

Si dès sa mise en application, l’interdiction des échanges de cryptomonnaies voulue par la Reserve Bank of India (RBI), a suscité de vives incompréhensions, comme celles exprimées par le milliardaire et Bitcoin evangelist Tim Draper, beaucoup se posaient une simple question : pourquoi ?

Demande de droit à l’information sur l’interdiction de la RBI

Il semblerait bien que l’instigatrice de cette interdiction, la RBI elle-même, ne sache pas pourquoi elle a prohibé en avril dernier, aussi brusquement que brutalement, d’ordonner la fermeture des comptes bancaires des plateformes d’échanges de cryptomonnaies, et des comptes de leurs utilisateurs, sous trois mois.

La contre-attaque ne s’est pas faite attendre, et notamment via l’avocat et conseiller juridique Varun Sethi qui, dès le 9 avril, avait déposé une demande de droit à l’information sur cette décision arbitraire de la Banque Centrale Indienne.

Twitter de Varun Sethi – alias Blockchain Lawyer

Les réponses de la RBI ont été révélées par Varun Sethi, comme l’explique le Quartz India : cette interdiction ne venait ni de conclusions d’un document de recherche, ni des conclusions d’un comité, ni de recherches d’informations auprès d’autres pays. En fait, on ne connait toujours pas le fondement de cette décision, si tant est qu’il y en ait un de valable.

Comme l’explique l’avocat au Quarte India :

« Il semble que l’interdiction ait été arbitraire et qu’elle soit entrée en vigueur sans aucune réflexion de la part de la RBI. Elle a soit répondu par la négative, soit donné des réponses contradictoires à nos questions demandant ce qui a conduit à cette interdiction (…) La RBI mentionne spécifiquement qu’elle n’a mené aucune recherche ou consultation avant la mise en place de la restriction en avril ». Varun Sethi

Pétition des exchanges contre la RBI : devant la Cour suprême indienne en juillet

Plusieurs exchanges indiens s’étaient réunis dans une pétition contre la Banque Centrale Indienne, pour déposer une requête contre son ordonnance d’interdiction devant la Cour Suprême de l’Inde, cette requête va être entendue le 20 juillet prochain.

Comme le déclare Nischal Shetty, fondateur et CEO de WazirX (un exchange indien) :

« Ils [la BRI] ont sorti cette interdiction, qui a des conséquences monumentales, sans faire de recherche significative et donc cela semble être une décision prise avec beaucoup de légèreté ».

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D’après l’Economic Times, Rashmi Deshpande, un des avocats représentant l’un des pétitionnaires devant la Cour Suprême « Cette réponse de la RBI [au droit à l’information] a bétonné notre dossier avant l’audience à la Cour Suprême. Les motifs selon lesquels notre pétition a été déposée sont que la RBI n’a pas fait assez de recherches avant d’interdire complètement un secteur économique ».

Même le gouvernement indien, via la création de comités d’étude de l’univers des cryptomonnaies, semble prendre ses distances avec sa banque centrale. Comme il ne semble pas y avoir de bonnes raisons, en tout cas aucune présentée par la BRI, peut-être pouvons-nous en deviner : une peur instinctive et irrationnelle de l’évolution et du progrès, ou une peur de perdre ses privilèges ? Chacun est libre d’imaginer son « pourquoi ».

Sources : CoinDesk ; Bitcoinist || Image from Shutterstock

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.