NFT : Christie’s met aux enchères une œuvre enregistrée sur le protocole Ordinals de Bitcoin
Après guerre et art Contemporain. Voici le thème de la vente aux enchères qui se tiendra chez Christie’s à Londres le 10 octobre prochain et qui rassemblera des peintures, des sculptures et des photographies de nombreux artistes différents. Mais nous, c’est au lot 425 que nous allons plus particulièrement nous intéresser aujourd’hui car il s’agit d’une œuvre d’art numérique dynamique de Ryan Koopman et Alice Waxell qui sera vendue sous la forme d’un NFT.
Rien d’original pourriez-vous dire, car on l’a déjà vu et pas qu’une fois ! On se rappelle notamment l’œuvre incroyable de Beeple déjà vendue chez Christie’s à Londres en 2021 ou de plusieurs CryptoPunks également vendus chez ce spécialiste des ventes à succès en 2022, mais si on parle de ce NFT, c’est parce qu’il est inscrit sur le réseau Bitcoin. Il s’agit en effet du tout premier NFT inscrit sur le protocole Ordinal qui sera vendu aux enchères, et ça, ça valait bien quelques explications.
Les artistes Ryan Koopman et Alice Waxell seront à jamais les premiers à utiliser cette technologie pour vendre un NFT
Un mot d’abord sur le projet artistique de Ryan Koopman et Alice Waxell qui sont à l’origine de cette série d’œuvres d’art numériques dynamiques rassemblées dans la collection intitulée The Wild Within, que l’on pourrait traduire par Le Sauvage Intérieur. L’idée est de redonner vie à des bâtiments en ruine en injectant dans l’image « un mélange surréaliste du passé et du futur, de la nature et de l’architecture » en combinant de la photographie avec des techniques 3D avancées. La particularité de ce travail est qu’il est dynamique, c’est-à-dire que l’image se transforme dans le temps en suivant un cycle prédéfini.
L’œuvre qui sera mise aux enchères représente « la beauté en décomposition » du Sanatorium Iveria à Tskaltubo, en Géorgie qui était autrefois un lieu renommé de l’époque soviétique dans les années 50 et 60. Tombé en ruine depuis, « il offre une toile de fond poignante pour l’exploration artistique de Koopmans et Wexell » comme l’explique le Commissaire priseur de la maison londonienne. La lumière de la pièce changera tout au long d’un cycle de trente minutes, ce qui donnera à l’heureux acquéreur l’impression vivante du temps qui passe.
L’œuvre s’appelle Ascend et elle fait partie du projet The Wild Within qui rassemble des œuvres d’art numériques dynamiques
Concrètement, ces NFT utilisent le protocole Ordinals que nous avons déjà présenté à de multiples reprises, mais les artistes ont réussi à aller plus loin grâce à la collaboration avec les équipes de chez Inscribing Atlantis qui ont développé un codage particulier. Appelée récursion, cette technique permet aux artistes de surmonter les limites de taille de fichiers à inscrire sur la blockchain Bitcoin et c’est elle qui permet à l’œuvre de changer en temps réel et de refléter ainsi le passage du temps dans l’image, comme l’explique l’artiste :
« Nous pouvons construire une œuvre complète en assemblant plusieurs pièces individuelles qui sont toutes inscrites sur la chaîne (…) Le codage dynamique améliore ce processus en introduisant des éléments interactifs ou évolutifs à l’œuvre d’art. En intégrant du code dans ces inscriptions, nous pouvons créer des pièces qui répondent aux interactions des utilisateurs ou changent au fil du temps en fonction de certaines conditions. »
Ryan Koopman interrogé par la presse spécialisée – Source : Decrypt
L’artiste est lui-même un grand fan de Bitcoin qu’il qualifie « d’exceptionnel » mais pour lui la technologie ne doit cependant pas passer par-dessus son travail :
« S’inscrire sur Bitcoin est un outil fantastique pour enregistrer la provenance et préserver la longévité des œuvres d’art on-chain. Néanmoins, la création visuelle et conceptuelle de l’œuvre elle-même reste d’une importance majeure et elle ne devrait pas être éclipsée par les aspects techniques. »
Ryan Koopman interrogé par la presse spécialisée – Source : Decrypt
Il s’agit donc d’une grande première pour un NFT Ordinals qui aura les honneurs de Christie’s, ce qui ressemble à une intronisation en grandes pompes pour un Bitcoin qui devient pour l’occasion « un réseau immuable et décentralisé permettant de préserver l’art numérique », et ce n’est pas rien ! Si vous êtes intéressé, mise en vente le 10 octobre prochain avec un prix estimé entre 35 000 et 60 000 euros.