Iran : 1000 licences accordées aux mineurs de cryptomonnaies
Après plusieurs mois de régulation, l’Iran a délivré 1000 licences permettant aux mineurs de bitcoin d’opérer dans le pays. Cependant, selon les experts locaux, la hausse du prix de l’électricité aurait rendu le minage de cryptos en Iran moins attrayant.
Iran et crypto : un parcours en dents de scie
Le chemin parcouru par les cryptomonnaies en Iran a été jonché d’obstacles. La banque centrale iranienne en avait dans un premier temps interdit l’achat et la vente en avril 2018. Puis quelque mois plus tard, en septembre 2018, marche arrière avec la légalisation du minage de cryptomonnaies, notamment en réponse aux sanctions économiques américaines.
Pour finir, l’Iran avait mené en juillet 2019 de larges saisies sur du matériel de minage, avec plus de 1 000 mineurs de bitcoins saisis suite à l’explosion de la consommation énergétique de ces derniers.
En septembre 2019, le gouvernement a fait le choix de mettre en place une licence pour réguler l’industrie du minage en Iran. Ainsi, les mineurs doivent constituer un dossier contenant des informations sur leurs activités commerciales, la valeur de leurs investissements et de leurs équipements, les contrats de location de l’espace minier et la durée du projet. Cette mesure vise à aider le gouvernement à freiner l’utilisation des cryptomonnaies à des fins illicites.
Après 5 mois de travail sur la mise en place de cette régulation, l’Iran semble s’être réconcilié avec la création de cryptomonnaies et a distribué plus de 1 000 licences permettant aux mineurs d’opérer à travers le pays.
Selon Amir Hossein Saeedi Naeini, un fonctionnaire de l’organisation iranienne de la ICT Guild, l’industrie du minage devrait avoir des répercussions positives sur l’industrie :
« Nos études montrent que l’industrie minière de la cryptomonnaie a le potentiel d’ajouter 8,5 milliards de dollars à l’économie… mais les tarifs élevés de l’électricité et les réglementations strictes ont rendu le secteur moins attrayant pour les petits investisseurs. »
En Iran, les mineurs payent l’électricité 0,11 $ du kilowatt-heur (kWh) entre juin et septembre au moment du pic d’ensoleillement et 0,46 $ le reste de l’année. Des chiffres bien supérieurs à ceux annoncés en novembre 2019, qui eux, allaient de 0,04 à 0,16 $ par kilowatt-heur.
Contourner les sanctions américaines
Les cryptomonnaies pourraient bien jouer un rôle plus important pour l’Iran étant donné sa situation géopolitique. Vous n’êtes pas sans le savoir, l’Iran fait face à de lourdes sanctions économiques dues à son programme nucléaire très mal vu par l’occident.
De nombreuses rumeurs selon lesquels Bitcoin était échangé à 24 000 $ en Iran avaient d’ailleurs vu le jour en ce début d’année avec la hausse soudaine des tensions entre l’Iran et les États Unis.
Le président iranien, Hassan Rouhani, a également annoncé vouloir créer une cryptomonnaie pour le monde musulman afin de renforcer la coopération financière et réduire la dépendance au dollar.
Après 11 ans d’existence, les états commencent enfin à prendre conscience, les uns après les autres, des possibilités offertes par les cryptomonnaies. Des plus strictes aux plus avant-gardistes, tous tentent de mettre en place des régulations pour permettre aux cryptomonnaies d’opérer sans s’exposer pour autant au blanchiment d’argent ou au financement du terrorisme.