QuadrigaCX : le CEO utilisait ses fonds personnels pour renflouer l’exchange

La saga Quadriga se poursuit, avec une nouvelle déclaration officielle de Jennifer Robertson, veuve de Gerald Cotten, le CEO de l’entreprise décédé en décembre 2018. Dans cette nouvelle prise de parole, Robertson clame son innocence, et affirme notamment qu’elle et son mari ont utilisé leurs fonds personnels pour empêcher Quadriga de couler.

Quadriga insolvable

Dans cette nouvelle déclaration sur l’honneur, datée du 13 mars, Jennifer Robertson revient sur les événements ayant suivi la mort de Gerald Cotten, ainsi que sur la façon dont ce dernier gérait l’exchange.

« Bien que n’ayant aucune information directe sur la façon dont Gerry [NDLR : Gerald Cotten] gérait l’entreprise, il m’avait dit qu’il avait investi son propre argent dans QCX afin de financer les retraits des utilisateurs en 2018, quand l’argent du CIBC restait bloqué. Je crois que Gerry n’avait que l’intérêt de l’entreprise en tête, et se souciait de ses clients. » Extrait de la déclaration de Jennifer Robertson

Si la pratique peut sembler louable, elle reste peu conventionnelle, et encore moins pérenne. Si Quadriga était insolvable, les clients auraient dû être au courant.

Cette version pourrait en tout cas expliquer l’un des problèmes que certains utilisateurs avaient mentionnés. En effet, lorsqu’ils avaient procédé à des retraits en 2018, l’expéditeur de leur fonds n’était autre que l’entreprise de Jennifer Robertson, alors que celle-ci affirmait ne jamais avoir été impliquée dans Quadriga. Puisque les deux étaient en couple, il est tout à fait possible que Gerald Cotten ait eu un accès facilité à ces comptes.

De l’attention indésirable

Robertson poursuit, et fait part de sa bonne volonté quant à la progression de l’enquête.

« Depuis la nomination d’EY en tant que contrôleur, j’ai essayé d’être réactive, serviable et coopérative avec ce dernier dans toutes les opérations de QCX et la recherche des cryptomonnaies et autres actifs. »

Robertson a également récemment déclaré qu’elle avait dépensé 300 000 dollars afin d’assurer a l’entreprise une protection contre ses créditeurs. Précisons tout de même que lorsqu’elle a mentionné cette somme, c’était pour en demander le remboursement, lors d’une audition de la cour, début mars. La question a finalement été reporté a une audience ultérieure.

« J’ai été volontaire pour essayer de maintenir l’entreprise. J’ai suivi les directives et les conseils de ses principaux entrepreneurs et de son avocat d’alors, j’ai utilisé mes propres fonds pour le maintenir à flot, j’ai accepté et payé les services d’un enquêteur expérimenté pour tenter de récupérer ces actifs, puis j’ai lancé le processus en vertu de la LACC qui a mené à la nomination de EY comme surveillant. »

Il semble que Robertson cherche depuis quelque temps à s’écarter de la lumière des projecteurs, et qui pourrait lui en vouloir ? Les autorités semblent confirmer que Robertson coopère de son mieux, mais on se doute que toute cette attention n’a rien de reposant lorsque que l’on sait que 190 millions de dollars se baladent dans la nature.

Quoi qu’il en soit, la cour a récemment accordé 45 jours de délai supplémentaire à Quadriga pour essayer de retrouver les cryptomonnaies « perdues ». Ce délai touchera à sa fin le 18 avril prochain, soit la date ou les créditeurs de l’entreprise pourront entreprendre des actions légales à leur encontre !

Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !