Procès SBF : l’ex-directeur juridique de FTX passe aux aveux
Un trou de 7 milliards de dollars. Voilà ce qui aura finalement mis la puce à l’oreille de l’ancien directeur juridique de FTX et qui l’aura amené à démissionner après un peu plus d’un an de bons et loyaux services. Can Sun a témoigné hier devant le tribunal et a détaillé certains dysfonctionnements flagrants au sein de l’entreprise en ce qui concerne l’octroi de prêts, mais aussi la manière de gérer la liquidation des positions d’Alameda auprès de FTX. Un jour de plus au procès de Sam Bankman-Fried, un témoin à charge de plus contre le mis en cause, qui pourra dès aujourd’hui profiter de quelques jours de repos avant la reprise des débats la semaine prochaine.
Can Sun raconte de l’intérieur le fonctionnement entre FTX et d’Alameda
Can Sun est donc l’ancien directeur juridique de FTX où il travailla d’août 2021 à novembre 2022. Avant cela, il officiait pour le célèbre cabinet d’avocats de la Silicon Valley Fenwick & West LLP. Il est venu témoigner librement depuis le Japon où il réside actuellement dans le cadre d’un accord de non-poursuite qu’il a signé avec la justice américaine le 17 octobre, soit quelques jours seulement avant sa comparution. Voici comment il justifie son deal avec le département de la justice (DoJ) :
« En tant que directeur juridique, j’ai été impliqué dans des transactions qui, avec le recul, pourraient avoir impliqué un détournement de fonds de clients. Par conséquent, par prudence, j’ai demandé la protection du gouvernement. »
Témoignage de Can Sun devant le tribunal – Source : The Block
Car Can Sun a rapidement compris qu’il y avait eu de multiples malversations sous son autorité et il souhaite clairement se désolidariser de ces comportements. À la question de savoir s’il a accordé des prêts à Alameda de la part de FTX, il répond oui. Mais, savait-il qu’il s’agissait des fonds des clients ? Sa réponse est catégorique :
« Je n’ai jamais approuvé quelque chose comme ça et en aucun cas je ne l’aurai fait. »
Témoignage de Can Sun devant le tribunal – Source : The Block
Et concernant le fonctionnement des liquidations de positions d’Alameda chez FTX, qu’a-t-il à dire ? Le directeur juridique reconnait qu’il a découvert un jour qu’Alameda était exemptée de liquidation automatique, ce qui lui permettait d’accumuler des dettes importantes auprès de FTX sans jamais être liquidé. Il l’aurait signalé. On lui aurait dit que quelque chose serait fait. Mais rien n’a jamais changé.
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Le cas d’Apollo Global Management et la réponse des avocats de SBF
Mais venons-en maintenant à l’affaire qui a occupé une grande partie de son interrogatoire et qui est symptomatique du fonctionnement chaotique de la société FTX. Au début du mois de novembre, Can Sun a une conversation téléphonique avec un responsable du gestionnaire d’actifs Apollo Global Management qui lui demande une copie de l’état financier de l’entreprise en prévision d’un éventuel investissement dans le groupe. Alors qu’il parcourt le document, avant de l’envoyer à son interlocuteur, Can Sun va alors découvrir un trou 7 milliards de dollars et être carrément « choqué ». Le 7 novembre, il demande des explications aux dirigeants de FTX et une entrevue va avoir lieu.
Sam Bankman-Fried, pas vraiment inquiété par la situation, va alors lui demander d’envisager différentes « explications légales » à ce passif. Finalement, cela ne sera pas possible vu les sommes en question. A propos de cette affaire, il rencontre ensuite Nishad Singh qui va lui faire une confidence décisive pour son avenir dans la société :
« La même fonctionnalité qui permet à Alameda d’éviter les liquidations automatiques lui permet également d’emprunter les fonds des clients. »
Témoignage de Can Sun devant le tribunal – Source : The Block
Can Sun démissionnera dès le lendemain matin et collaborera ensuite avec la police et la justice.
Lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de SBF, il sera question des sommes que Can Sun a perçu au cours de ces 15 mois chez FTX. Mark Cohen cherche encore une fois à mettre en doute la probité du témoin et à décrédibiliser l’accusation en rappelant qu’il a personnellement profité d’un prêt de 2,3 millions de dollars pour acheter une propriété aux Bahamas. Réponse de l’intéressé : « avec le recul, ces histoires de prêts me paraissent une mauvaise idée ». Retour des débats la semaine prochaine, même heure, même endroit.
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