GAFI : 15 États coopèrent pour une surveillance globale des cryptomonnaies
Le Groupe d’Action Financière (GAFI) pourra s’appuyer sur la collaboration de 15 pays pour mettre en place son système de collecte de données personnelles poussées sur les transactions cryptos. Le système sera affiné et précisé en 2020, mais ne devrait heureusement être pleinement opérationnel que dans « quelques années ».
De nouvelles règles contraignantes
En juin dernier, nous vous avions déjà parlé de la probable usine à gaz que souhaite à terme mettre en place le Groupe d’Action Financière (ou FATF pour Financial Action Task Force) pour permettre une surveillance poussée des transactions libellées en cryptomonnaies.
En résumé, cette nouvelle réglementation obligera les crypto-exchanges à collecter les données d’identification des utilisateurs initiant des transactions cryptos supérieures ou égales à 1000$/1000€, mais aussi à collecter les données personnelles relatives aux bénéficiaires des transactions. Bien évidemment, ces mesures seront prises au nom de la sacro-sainte lutte contre le blanchiment d’argent (AML).
Selon le Nikkei Asian Review, une quinzaine de nations, dont les pays-membres du G7, l’Australie et Singapour, seraient prêtes à travailler avec le GAFI pour préciser ces différentes mesures, en vue de les appliquer d’ici 2020.
Ce système devrait ensuite être implémenté progressivement au cours des années à venir dans chaque pays participant. Notons que la surveillance et la gestion de ces données personnelles ultra-sensibles pourraient possiblement être déléguées au secteur privé.
Notons qu’à l’heure actuelle, le GAFI n’a pas communiqué en son nom pour confirmer les contours précis d’un tel système.
Le GAFI donne le La, les gouvernants suivent
Cet ordre de logique pourrait bien questionner les plus souverainistes des crypto-addicts : en effet, bien que les lignes directrices du GAFI ne soient « en théorie » pas juridiquement contraignantes, les pays qui ne se conformeraient pas aux règles souhaitées par cette organisation supranationale risquent de se voir inscrits sur une liste noire internationale .
A la clé, la perte d’accès à un certain nombre de services financiers internationaux et des restrictions commerciales internationales. Inutile de dire que ce ne sera pas le cas des 15 nations prenant part à cette coopération internationale.
La tendance de fonds semble assez lourde ces dernières semaines en ce qui concerne la collecte de masse de données liées aux cryptos : la mode est à une extension de ces standards réglementaires à une échelle globale, puisque par exemple c’est la Banque Centrale Européenne qui a annoncé récemment souhaiter elle aussi accroître la surveillance on-chain et off-chain des transactions liées au cryptomonnaies.