Coinbase visé par 2 recours collectifs

Récemment décriée par nombre de ses utilisateurs pour avoir cédé aux pressions de l’IRS, l’autorité fiscale américaine, et dévoilé les données personnelles de 13 000 clients, la plateforme de change américaine Coinbase est depuis le 1er mars visée par deux recours collectifs fédéraux.

La première plainte, déposée par Jeffrey Berk, client de la plateforme, accuse la firme de s’être livrée à des délits d’initiés avec ses employés durant le lancement de Bitcoin Cash. Selon le document, Coinbase aurait notifié ses employés de la mise sur le marché des Bitcoin Cash un mois avant la date prévue, tout en le planifiant publiquement pour l’année 2018. Lorsque cette annonce fut soudainement dévoilée aux utilisateurs de la plateforme le 19 décembre 2017, les initiés purent remplir le carnet d’ordre et acquérir leurs BCH à prix coûtant, propulsant ensuite le prix à une valeur « injuste » pour les non-initiés, et épuisant les liquidités disponibles très rapidement. Les échanges furent alors suspendus sans préavis (une fois que les initiés purent acheter ou vendre leurs BCH, au contraire des non-initiés), et certains ordres auraient été exécutés bien au-delà du prix spécifié. Le même processus se reproduisit le jour suivant.

Face aux rumeurs, Brian Armstrong, CEO de Coinbase, avait répondu que la firme mènerait sa propre enquête et sanctionnerait tout délit d’initié avéré, eu égard à la politique de Coinbase en la matière. Si les recours collectifs sont acceptés, c’est désormais devant la justice nord-californienne qu’il faudra répondre à ces allégations, assorties d’une deuxième plainte, déposée par Timothy G. Faasse and Jeffrey Hansen : Coinbase aurait volontairement mal informé ses clients afin de garder leurs fonds non-réclamés (crypto-monnaies retirées vers des adresses mail non-reliées à un compte Coinbase, crypto-monnaies issues de hard forks, airdrops).

Les chefs d’accusation auxquels pourraient faire face Coinbase et GDAX, le directeur de la communication David Farmer et le CEO Brian Armstrong sont les suivants :

  • Violation de la loi californienne sur la concurrence déloyale ;
  • Négligence et fausse déclaration ;
  • Violation de la loi californienne sur les biens non-réclamés ;
  • Pratiques commerciales illégales et déloyales.

Que les faits soient avérés ou non, ces affaires doivent avant tout rappeler aux utilisateurs de crypto-monnaies que pour être seul propriétaire de ses avoirs numériques, il faut posséder les clées privées associées, ce qui n’est pas le cas lorsque ces fonds sont détenus par une plateforme de change.

Lucas E.

Cofondateur & ex-Directeur de publication du média que vous lisez en ce moment même, je refais surface de temps en temps, pour écrire des billets d'analyse financière sur le marché des cryptomonnaies.