Cryptomonnaies : Les données de liquidation des exchanges seraient « fausses » et largement « sous-déclarées » !
Liquidations liquidées. La volatilité du marché des cryptomonnaies est légendaire. Une réalité néanmoins largement remise en cause depuis l’arrivée massive des investisseurs institutionnels sur les nouvelles options appliquées au Bitcoin. Car ces amateurs d’actifs risqués aiment s’exposer en toute sécurité aux aléas de leurs graphiques en montagnes russes. Et autant dire que les exchanges crypto semblent également jouer à ce double jeu. Car, selon une récente publication de l’analyste principal de K33 Research, leurs données de liquidation sont « fausses » et largement « sous-déclarées. » C’est-à-dire ?
Exchanges crypto : une transparence opaque
La transparence est une donnée essentielle de la technologie blockchain, sur laquelle sont implantées les cryptomonnaies. Car elle permet d’obtenir une traçabilité sans précédent, bien loin de l’anonymat énoncé par ceux qui ne savent pas de quoi ils parlent.
Toutefois – et paradoxalement – leur dépôt sur une plateforme centralisée (CEX) rend cette visibilité numérique totalement obsolète. Ce qui place les exchanges jugés peu regardants dans une situation difficile. Car ils sont accusés par certains de leurs utilisateurs d’offrir les mêmes services que les controversés mixeurs de cryptomonnaies.
Une situation complexe qui soulève une nouvelle fois la question d’y laisser ses cryptomonnaies. Et ce n’est pas la publication de l’analyste principal de K33 Research, Vetle Lunde, qui va venir calmer ce débat récurrent.
En effet, il pointe dans son analyse les données de liquidations fournies par les exchanges. Cela principalement dans le cadre de leur utilisation comme un « moyen propre d’évaluer son appétit pour le risque. » Mais également de s’exposer au marché des contrats à terme avec effet de levier en connaissance de cause.
« Les données de liquidation des exchanges sont fausses et constituent une vaste sous-représentation des volumes de liquidation réels sur le marché. »
Vetle Lunde
Des données « fausses » et largement « sous-déclarées »
Les liquidations massives et soudaines sont une donnée essentielle associée au marché des cryptomonnaies. Car, à chaque fois que le Bitcoin sursaute, des millions de dollars partent aussitôt en fumée sur les positions ouvertes à l’aide de contrats à terme (futures).
C’est la raison pour laquelle les compte rendus publiés doivent être le plus précis possibles. Le problème ? Des plateformes comme Binance, Bybit et OKX auraient considérablement modifié leurs rapports sur les données de liquidation depuis 2021.
« Pour fournir un « environnement commercial équitable » (Bybit, septembre 2021) et pour « optimiser le flux de données des utilisateurs » (Binance, avril 2021) ces exchanges ont modifié leur API WebSocket de liquidation pour effectuer une liquidation par seconde au lieu de signaler toutes les liquidations. OKX envoie également un maximum d’une commande par seconde et par contrat, et leurs données ne représentent pas le nombre total de liquidations. »
Vetle Lunde
De ce fait, l’intérêt ouvert sur les contrats à terme n’est pas toujours en corrélation avec les données de liquidation. C’est en tout cas ce que démontre le graphique ci-dessous, publié par Vetle Lunde afin d’étayer sa démonstration.
Selon l’analyste de K33 Research, les données publiées par les exchanges « sont pour la plupart erronées et non exploitables. » D’autant plus du fait de la volonté possible de ces derniers d’en limiter l’accès dans le cadre d’une opération de « relations publiques. » Car « figurer sans cesse en tête des classements de liquidation ne correspond pas à une stratégie visant à attirer le plus de monde possible pour négocier le plus de volume possible. » CQFD !
Selon Vetle Lunde, ce jeu biaisé de la transparence serait même volontaire. Car il permettrait aux exchanges de « mieux comprendre le profil de risque global du marché que toute autre entité. » Et comme « certaines plateformes ont des intérêts dans des sociétés d’investissement qui peuvent négocier sur la base d’informations que le reste du marché ne possède pas », la boucle semble bouclée…