« Même Sam Bankman-Fried n’a pas été capable d’un tel délire ». C’est peut-être la meilleure punchline de cette lettre ouverte de Cameron Winklevoss à Barry Silbert, rendue publique le 4 juillet dernier. Le dirigeant de Gemini lance un ultimatum à celui du Digital Currency Group (DCG) dans le cadre d’un différend qui les oppose depuis la faillite de Genesis, qui appartient à DCG. Après plusieurs tentatives de médiations amicales suivies d’une menace de procédure devant la justice, les dès sont jetés, et Winklevoss lance un ultimatum à son ancien associé. Silbert va devoir accepter un plan échelonné de remboursement de la dette, sous peine de poursuites judiciaires pour sa société, mais aussi pour lui personnellement. Le torchon brûle entre les deux, et on vous détaille ça.
Barry Silbert : la fausse victime qui profite de la situation ?
Dès les premiers mots de la lettre, Cameron Winklevoss se veut offensif et s’adresse directement à Barry Silbert, en lui rappelant que cela fait exactement 229 jours que les retraits sont bloqués sur Genesis. Cela empêche donc les clients de Gemini de récupérer leur argent. Plus exactement, il s’agit des 232 000 utilisateurs du programme Earn de chez Gemini qui possèdent 1,2 milliard de dollars d’actifs bloqués chez le partenaire d’alors, Genesis. Pour rappel, cette dernière société appartient au Digital Currency Group, qui est lui-même détenu et contrôlé par Barry Silbert.
Avant de lancer les hostilités, Winklevoss rappelle qu’il a laissé la place à la médiation à travers une précédente lettre ouverte publiée, il y a 174 jours, et qui est restée lettre… morte. Suite à ce bref rappel des faits, Cameron sort la sulfateuse et enchaîne les reproches dont voici quelques morceaux choisis :
« Comportement frauduleux sur fond de culture du mensonge et de la tromperie (…) Vous avez intentionnellement retardé la résolution en abusant du processus de médiation (…) Il faut être un type particulier de personne pour devoir 3,3 milliards de dollars à des centaines de milliers de personnes et penser, ou du moins faire semblant de penser, qu’on est une sorte de victime. »
Avant d’asséner le coup de massue final :
« Même Sam Bankman-Fried n’a pas été capable d’un tel délire. »
Cameron Winklevoss exige 1,5 milliard de dollars à payer en 3 fois
Les frères Winklevoss semblent passablement contrariés dans cette affaire et ont décidé de ne plus rien laisser passer. En plus des dettes convenues, ils ont décidé de rajouter à la note finale l’ensemble des frais de justice qu’ils ont dépensés depuis le début de la procédure, à savoir 100 millions de dollars. Car là, « trop, c’est trop », peut-on lire dans la suite du texte. Le dirigeant de Gemini informe très officiellement que les jeux sont faits et que Barry Silbert doit accepter cette « dernière et meilleure offre avant le 6 juillet ou faire face à une procédure judiciaire dès le 7 au matin ».
En l’occurrence, il s’agit d’un plan de remboursement en plusieurs versements, dont voici un aperçu rapide :
- D’abord, un paiement de 275 millions de dollars d’ici le 21 juillet de cette année ;
- Suivi d’un autre de 355 millions de dollars supplémentaires avant le 21 juillet 2025 ;
- Et un paiement final de 835 millions de dollars d’ici le 21 juillet 2028.
Le montant total de cette dernière et meilleure offre s’élève donc à 1,47 milliard de dollars, dont vous trouverez le détail sur le document ci-dessus. Les frères Winklevoss accepteront des bitcoins, des ethers et des dollars pour le règlement qui devrait commencer dans 48 h, si Barry Silbert accepte le deal. La lettre se termine par un sentencieux : « il est temps pour vous de faire ce qui est juste ». On saura dans quelques heures ce qu’il adviendra de cette offre. Mais une chose est sûre : Gemini fait partie des survivants de cet hiver crypto, et compte bien profiter du bull run à venir.
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