Parity met fin à PICOPS à cause du RGPD

Il est encore difficile de savoir quelles seront les retombées exactes de la nouvelle loi européenne sur la protection des données personnelles – le fameux RGPD– notamment dans le secteur des cryptomonnaies. La seule chose certaine est que cette nouvelle législation entrera officiellement en vigueur ce vendredi 25 mai 2018.

Parmi les premiers impacts connus, Parity va devoir fermer un de ses services en amont de la mise en application de la loi RGPD.

Parity fournit un portefeuille et une interface de développement pour les Dapps et smart contracts déployés sur la blockchain d’Ethereum, va fermer sa plate-forme PICOPS à compter du 24 mai 2018.

En effet, l’immutabilité des données inscrites dans les blockchains (qui ne peuvent donc pas être effacées) va entraîner des complications dans le milieu des cryptomonnaies de par cette nouvelle loi GDPR, car elle prévoit notamment un droit à l’effacement de leurs données personnelles pour les usagers.

D’après Bitcoinist, c’est également LocalBitcoins qui va devoir désactiver plusieurs comptes d’utilisateurs européens en raison des complications liées à la GDPR.

Ether_Ethereum_ETHPour en revenir à Parity, son service PICOPS était une plate-forme pour de nombreuses ICO basées sur Ethereum. Le service permettait des procédures de conformités KYC (Know Your Customer) et AML (anti-blanchiment) faciles pour les ICO, en authentifiant le propriétaire d’une adresse Ethereum.

Sur le site web de la société une déclaration précise que :

« Nous cherchons des moyens de résoudre l’incertitude et de rendre PICOPS conforme à la GDPR, tout en préservant son utilité. Cependant, dans l’état actuel des choses, les solutions que nous avons identifiées limitent le service à un ensemble très limité de fonctionnalités. Pour cette raison, (…) nous avons décidé de cesser le service malgré les besoins et la demande importante du marché. »

Vitalik-ButerinVitalik Buterin, cofondateur d’Ethereum, a lui-même commenté cette annonce, la qualifiant de triste développement, car PICOPS a facilité de nombreuses ICOs dans l’écosystème d’Ethereum.

Le fonctionnement même de l’architecture des blockchains, qui est basé sur un registre, distribué sur l’ensemble des appareils des utilisateurs d’un réseau, comme Ethereum, pourrait donc se confronter à cette nouvelle loi de l’UE, qui n’avait évidemment pas pris en compte le cas particulier des blockchains.

Nous n’avons plus qu’à souhaiter que la loi GDPR ne retarde pas le développement des projets basés sur la technologie des blockchains dans les pays européens concernés. Ou alors que les régulateurs européens prennent en compte les cas spécifiques et rectifient cette loi, on peut toujours espérer.

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Sources : Bitcoinist || image from Shutterstock.com

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.