Manipulation de marché : 33 % des ETH contrôlés par 376 adresses
Il existe une certaine inquiétude dans l’espace crypto : celle que les baleines aient la main mise sur le marché. Cette inquiétude peut sembler justifiée lorsque l’on se penche sur les chiffres. Une étude récente de Chainalysis affirme en effet que quelques centaines d’individus détiennent plus de 30 % de tous les ethers, et plus de 20 % des bitcoins déjà minés. La question se pose alors : quel impact ont ces baleines sur le cours des devises ?
Les baleines échangent peu
Selon leur analyse, ce sont 376 individus qui détiennent 33 % des ethers en circulation. En 2016, la même proportion d’individus détenait 47 % des ETH en circulation.
Si les baleines semblent constamment se garder la plus grosse part du gâteau, elles ne représentent – paradoxalement – qu’une faible proportion du volume de transactions sur le réseau.
« Les baleines détiennent toujours entre 25 et 40 % des ETH en circulation, mais ne représentent que 5 à 18 % du volume de transaction. C’est parce que la plupart des baleines (~60%) holdent leurs actifs, ou ne tradent pas sur les exchanges de façon régulière. » Extrait du rapport de Chainalysis
Les baleines n’influent pas sur le prix
La question que l’on se pose souvent : avec une telle fortune en ETH, les baleines peuvent-elles influencer le prix en plaçant des ordres conséquents sur les exchanges ? Quel impact ont ces adresses sur le marché ?
Pour trouver des réponses, Chainalysis s’est intéressé aux interdépendances qu’il existe entre la volatilité et le prix de l’ether face au prix du bitcoin et à la quantité d’ETH envoyée et reçue par les baleines vers les exchanges. Ils ont ainsi sorti trois grandes conclusions de cette analyse :
L’Ethereum suit le prix du BTC
En moyenne, une hausse de 1% sur le prix du BTC mène à une hausse de 1,1% pour l’ETH. Chainalysis précise également que cette corrélation ne semble pas peser sur la volatilité de l’ether.
Les fonds envoyés impactent la volatilité, mais pas le prix
Si les fonds envoyés vers les exchanges par les baleines n’impactent pas le cours, ils contribuent en revanche à la volatilité de ce dernier.
« En moyenne, une baleine qui envoie 1 million USD d’éther il y a deux jours entraînera une augmentation de 0,1 unité de la volatilité intrajournalière aujourd’hui, ce qui est relativement faible si l’on considère que la volatilité intrajournalière varie de 0,02 minimum à 417 maximum. » Extrait du rapport de Chainalysis
Les fonds reçus n’ont aucun impact
Lorsque les baleines retirent leurs fonds des exchanges, ni la volatilité ni le prix n’est impacté.
Finalement, l’inquiétude généralisée autour des baleines semble quelque peu exagérée. En revanche, comme le précise Chainalysis, il ne faudrait pas exclure l’éventualité d’un comportement aberrant de la part d’une (ou plusieurs) baleines – passer d’énormes ordres à des moments inopportuns par exemple – qui ne manquerai pas d’impacter sur la volatilité et le prix de la devise, même si cet impact serait sans doute de courte durée et vite corrigé.