Le Liquid Restaking : un marché à plus de 8 milliards de $ mené par EtherFi
En juin 2023, EigenLayer, un protocole d’un nouveau genre, a vu le jour. Celui-ci introduit le concept de Restaking. Il permet de réutiliser les ETH déposés en staking pour sécuriser d’autres chaînes et protocoles. Désormais, ce concept a été poussé encore plus loin avec une dizaine de protocoles proposant des services de Liquid Restaking.
Staking, Restaking et Liquid Restaking
À la fin de l’année 2022, le protocole Ethereum a finalisé sa transition du proof of work au proof of stake. En parallèle, nous avons été témoins de l’apparition de plusieurs protocoles dits de Liquid Staking, à l’instar de Lido.
En pratique, le Liquid Staking permet de tokeniser les dépôts en staking. Par exemple, lorsque vous déposez des ETH en staking via Lido, le protocole va émettre un jeton stETH. Celui-ci représente le dépôt d’ETH en staking. Ce type de jeton est appelé Liquid Staking Token ou LST. Celui-ci permet par exemple, de sortir du staking d’Ethereum en revendant le LST sans avoir à passer par la période de retrait implémentée dans le mécanisme de staking natif. De plus, ce jeton peut être réutilisé à travers la DeFi pour augmenter les rendements.
Comme nous l’avons abordé plus tôt, EigenLayer a introduit en juin dernier le Restaking, qui permet d’utiliser les ETH déposés en staking pour sécuriser d’autres réseaux. Cependant, ce mécanisme implique les mêmes contraintes que le staking natif en termes de liquidité. Ainsi, les ETH qui y sont déposés ne peuvent être utilisés sur d’autres protocoles.
C’est ainsi que sont nés les protocoles de Liquid Restaking, qui à l’instar du Liquid Staking, permettent de tokeniser les dépôts en restaking.
L’explosion du Liquid Restaking
EtherFi, Renzo, Puffer, KelpDAO ou encore Swell, les protocoles de Liquid Restaking se sont multipliés au cours des derniers mois. L’engouement est tel, que l’ensemble de ces protocoles comptent désormais plus de 8 milliards de dollars dans leurs pools.
Ainsi, la TVL (Total Value Locked) de ces protocoles a été multipliée par 53 depuis le 1ᵉʳ janvier, passant de 150 millions de dollars à 8,19 milliards de dollars au moment de la rédaction de ces lignes.
En pratique, cette croissance fulgurante a majoritairement été alimentée par les systèmes de points mis en place par les différents protocoles en vue de l’airdrop de leur jeton natif. Par exemple, EtherFi a récemment distribué 6 % de l’offre totale de son jeton ETHFI par le biais d’un airdrop.
De son côté, EigenLayer a toujours le vent en poupe. En effet, celui-ci comptabilise une TVL astronomique de plus de 13 milliards de dollars.
Une croissance cette fois alimentée par la multiplication des protocoles de Liquid Restaking qui ne sont que des wrappers du service proposé par EigenLayer.
À la mi-mars, EigenLayer a d’ailleurs dévoilé sa feuille de route pour les mois à venir. Ainsi, le déploiement de son mainnet se fera par étape, afin de prioriser la sécurité des fonds et s’assurer qu’aucune faille ne viendra entacher son développement.
Toutefois, le protocole n’est pas exempt de controverse. En effet, son modèle couplé à l’émergence du Liquid Restaking questionne.