Après Robinhood, Gary Gensler et la SEC menacent (encore !) tout le secteur crypto
Qui arrêtera le régulateur fou ? Depuis sa nomination par Joe Biden début 2021 à la présidence de la SEC (Securities and Exchange Commission), Gary Gensler s’assure que le secteur des cryptomonnaies aux États-Unis soit constamment menacé de poursuites judiciaires. Le chef des régulateurs US vient, une énième fois, de réitérer ses intimidations lors d’une interview.
Mais pourquoi Gary Gensler est-il si méchant avec les cryptos ?
On ne compte plus le nombre de fois hallucinant où le président de la Commission des valeurs mobilières des États-Unis a tenu un discours ouvertement hostile contre le jeune secteur innovant des cryptomonnaies. Encore la veille seulement, on apprenait que la SEC compte poursuivre en justice la branche cryptomonnaie du courtier Robinhood.
Et en janvier dernier, même après avoir dû concéder, la mort dans l’âme, l’approbation des ETF Bitcoin au comptant, immédiatement, Gary Gensler a affirmé continuer sa guerre contre les cryptos. Aujourd’hui, 7 mai 2024, lors d’un entretien dans l’émission Squawk Box de la chaîne CNBC, notre individu confesse – comme si c’était normal ! – qu’il passe la majorité de son temps à harceler le secteur crypto, alors que ce dernier, encore tout jeune, représente très peu par rapport au secteur boursier et au marché des obligations.
« Journaliste de CNBC : dans quelle mesure vous concentrez-vous sur le marché boursier par rapport au monde de la crypto (…) ?
Extrait de l’interview de Gary Gensler auprès de la CNBC
Gary Gensler : (…) Nous supervisons un marché des capitaux de 110 000 milliards de dollars. Environ la moitié de ce montant correspond au marché boursier. L’autre moitié est constituée des marchés obligataires et d’autres marchés.
Le secteur crypto est un petit morceau de nos marchés globaux, mais c’est une partie importante des escroqueries, des fraudes et des problèmes (…) parce que, sans préjuger d’aucun token en particulier, une grande partie de ce domaine n’est pas conforme aux protections de nos lois sur les valeurs mobilières (securities). (…) »
Le président de la SEC toujours incapable d’expliquer pourquoi Ethereum serait une security
Si Gary Gensler aimerait bien placer toutes les cryptos sous sa botte en les considérant comme securities/titres financiers – sauf Bitcoin (BTC), qui a « l’immunité » commodity/marchandise -, il n’arrive toujours pas à justifier ce classement pour Ethereum (ETH) !
Le patron de la Securities and Exchange Commission s’était déjà retrouvé à balbutier malhabilement devant les membres du Congrès US sur ce sujet, et là, c’est une nouvelle fois rebelote dans la langue de bois et une réponse totalement à côté de la question posée.
« Journaliste de CNBC : Permettez-moi de vous poser la question suivante. En fin de compte, et je pense que c’est LA grande question dans le secteur crypto en ce moment : Ethereum est-il une marchandise/commodity ou un titre financier/security ? (…)
Extrait de l’interview de Gary Gensler auprès de la CNBC
Gary Gensler : (…) Tout ce que je dirais, c’est que pour moi, la question fondamentale est de savoir comment garantir la protection de l’investisseur américain. Et à l’heure actuelle, ils ne reçoivent pas les informations requises ou nécessaires. Et les intermédiaires au centre de ce marché (…) font des choses que nous ne permettrions jamais à la Bourse de New York de faire. (…) »
Pour finir cette interview, le journaliste de CNBC rappellera au président de la SEC les récentes paroles de Patrick Henry, un membre Républicain du Congrès US, qui disait ceci : « À peine plus d’un mois après qu’un juge fédéral ait sanctionné les avocats de la SEC pour avoir menti au tribunal, de nouvelles preuves montrent que le président Gary Gensler a lui-même trompé (« misled ») le Congrès. Lors de son témoignage devant la Commission des services financiers en avril dernier, le président Gensler a refusé de répondre aux questions concernant la classification d’Ethereum par la SEC. De nouveaux documents judiciaires montrent qu’il s’agissait d’une tentative intentionnelle de déformer la position de la Commission. ».