EigenLayer veut déployer des dApps basées sur un principe de sécurité partagée
Sécurité partagée. La DeFi peut parfois ressembler à une pile d’assiettes en équilibre instable. Une réalité tout particulièrement remarquable dans le domaine du staking de cryptomonnaies ETH, afin de sécuriser la blockchain Ethereum. Car cette option, associée à son passage au Proof of Stake, permet de prendre des positions présentées comme « liquides ». C’est-à-dire que les éthers bloqués sont associés à des jetons équivalents, réutilisables afin de cumuler les rendements. Un marché du re-staking sur lequel s’est rapidement positionné le protocole EigenLayer. Et afin d’accompagner son succès, il propose de déployer une plateforme dédiée aux applications décentralisées (dApps) basée sur le principe de sécurité partagée.
EigenLayer : voir au-delà du protocole de re-staking
Le secteur de la DeFi s’invente un peu plus chaque jour qui passe. Une expérimentation financière en temps réel portée par des protocoles parfois hasardeux, mais la plupart du temps révolutionnaires. Et dans le domaine du staking, les versions « liquides » s’imposent comme une nouvelle tendance sur Ethereum, et au-delà…
En effet, cette option de Liquid Staking permet de bloquer ses ETH pour sécuriser le réseau Ethereum. Cela tout en ayant la possibilité de continuer à les utiliser sous la forme de jetons (stETH, rETH, cbETH…). Et pourquoi pas en les déposant encore une fois dans le protocole EigenLayer, afin de multiplier les rendements ?
Une pratique risquée, largement critiquée par Vitalik Buterin pour son caractère contradictoire avec le consensus social d’Ethereum. Mais la spéculation à ses raisons que la raison ignore.
C’est la raison pour laquelle le protocole EigenLayer souhaite augmenter son champ d’action. Cela concerne la mise en place d’un modèle de sécurité partagée destiné à soutenir le lancement d’applications décentralisées (dApps), à l’aide d’un pool collectif d’ETF en situation de double staking. Le numéro d’équilibriste – sans filet – n’est pas très loin…
Sécuriser des dApps avec des ETH en re-staking ?
Après tout, les ETH déposés en staking permettent de sécuriser la blockchain Ethereum. Alors pourquoi les jetons issus du Liquid Staking ne permettraient-ils pas de sécuriser à leur tour d’autres protocoles ?
Une équation un peu simpl(ist)e à l’origine de la dernière ambition du projet EigenLayer. Car ce protocole de re-staking affiche un total de 1,7 milliard de dollars en dépôt à l’heure actuelle. Une force de dissuasion qui pourrait permettre de développer une plateforme d’applications décentralisées (dApps) basée sur le principe de sécurité partagée au centre de la dynamique de EigenLayer.
« En tant qu’attaquant, vous avez besoin d’un capital d’un milliard de dollars pour attaquer n’importe quel service, et il y a une certaine rigidité, un certain durcissement de la sécurité lorsque vous regroupez la sécurité. »
Sreeram Kannan, fondateur d’EigenLayer
Bien évidemment, cette option sera uniquement ouverte aux validateurs désireux de participer à cette aventure d’un nouveau genre. Cela afin de sécuriser des services comme les rollups, les oracles ou encore les protocoles de stockage de données (liste non exhaustive). Avec la mise en place d’un principe de « sécurité partagée attribuable » censé permettre de recevoir une compensation dans le cas d’une incapacité avérée à sécuriser un projet.
Avec ce nouveau projet, le protocole EigenLayer souhaite garantir la sécurité économique des protocoles construits sur Ethereum. Le tout avec des fonds déjà bloqués une première fois dans un cadre de la protection de cette blockchain. La question reste de savoir si une addition de ce genre ne ressemble pas finalement à un millefeuille difficile à digérer en cas de problème. Le débat est loin d’être clos…