Et c’est une bonne situation ça, détenteur d’actifs numériques ? Loin des memes d’Internet conçus à base de fusée et d’autres vidéos promettant d’insolents retours sur investissement, le retour à la réalité est parfois difficile pour certains investisseurs imprudents qui aiment afficher leur richesse. Retour sur les agressions en lien avec les cryptos.
Agression macabre : un millionnaire démembré dans une valise
L’affaire a fait beaucoup parler. L’investisseur millionnaire Fernando Pérez Algaba a été retrouvé mort démembré dans une valise. Du moins en partie, sa tête ayant été retrouvée dans un sac à dos peu après la découverte de ses membres dans une valise.
Beaucoup de commentateurs ont voulu se rassurer en évoquant le fait que la mort du millionnaire avait certainement plus à voir avec ses mauvaises fréquentations (notamment des créanciers douteux) plutôt qu’avec sa fortune en cryptomonnaie. Et ce n’est pas à exclure.
Cela dit, le train de vie de l’Argentin, qui aimait s’afficher au volant de belles voitures et sur les réseaux sociaux ne laissait que peu de doute sur sa situation financière. Il est également très possible que cette démonstration de richesse ait donné naissance à des envieux, des jaloux, ou à des idées vengeresses.
Car bien que le meurtre de Fernando Pérez soit un cas particulièrement impressionnant, il ne s’agit pas totalement d’une affaire isolée. Retour sur les agressions en lien avec la détention de cryptos.
Afficher sa fortune, une tentation à éviter
Vous vous souvenez sans doute encore des déclarations faites par Hasheur (Owen Simonin), victime d’une agression à son domicile l’an dernier. Agression commise par un de ses « followers » sur les réseaux sociaux qui s’est imaginé pouvoir faire cracher un peu d’oseille à Owen sous la menace d’une arme. Vous pouvez retrouver le récit de ce déplorable incident par Owen lui-même ici.
Si l’histoire s’est bien terminée, elle a conduit Hasheur à déménager et à prendre plus de précautions sur la communication de ses informations personnelles. Il est évident que sa folle réussite peut engendrer jalousies et tentations.
Pourtant, un Owen Simonin est bien différent d’un Fernando Pérez Algaba, si ce dernier aimait s’afficher, Owen ne brandit pas sa réussite aux yeux de tous en passant sa journée au volant de voitures de luxe. Mais, en tant que chef d’entreprise et entrepreneur à succès, il lui est difficile de la cacher.
Là encore, il ne s’agit pas d’un cas isolé : voici d’autres exemples qui vous feront passer l’envie de crier sur tous les toits votre fortune en cryptomonnaies.
Kidnappé pour des Ethers, il a vécu l’enfer
En 2017, un détenteur de cryptomonnaies va à un rendez-vous que lui a donné l’un de ses proches. Or, ce proche savait que notre investisseur détenait un montant significatif d’Ethers dans un wallet non-custodial à son domicile.
Les auteurs de l’agression ont kidnappé la victime, l’ont obligé à transmettre ses codes de téléphone et à gracieusement fournir les clefs de son domicile. Tout ceci sous la menace d’un revolver, splendide accélérateur de négociations.
Les kidnappeurs se sont ensuite rendus au domicile de la victime pour subtiliser son portefeuille et transférer 1,8 million de dollars en Ethers vers leurs propres wallets.
L’affaire a été portée devant la Cour suprême de New York qui a pressenti que le nombre d’agressions en lien avec la détention d’actifs numériques sera étroitement lié à l’augmentation de la valeur de ces mêmes actifs. En d’autres termes, plus vos cryptos valent cher, plus elles suscitent la convoitise.
C’est également ce qu’a constaté la police canadienne qui déplore une hausse des vols commis à l’encontre des détenteurs de cryptos dès que ces derniers bénéficient d’une certaine notoriété. Et les voleurs ne manquent pas d’imagination : faux taxis, faux livreurs, faux policiers, tout y passe. Soyez donc extrêmement prudents.
Londres, capitale des agressions liées aux cryptos
Plus récemment, de nombreuses personnes ont constatées que les agressions physiques à Londres ont drastiquement augmentées envers les détenteurs de cryptomonnaies. Et cela alors que les attaques à l’arme blanche ont atteint un nouveau record dans la capitale londonienne au sein de l’année 2022.
D’après The Guardian, le modus operandi des agresseurs est simple : partir du principe que toute personne qui regarde le cours des cryptos dans la rue, ou qui en parle est un investisseur. La suite est encore plus directe, sous la menace d’une arme, et de plusieurs joyeux protagonistes, les victimes sont forcées de déverrouiller leur téléphone afin de permettre aux agresseurs de transférer les fonds sur leur propre adresse.
Ces nouvelles attaques posent plusieurs difficultés majeures :
- Premièrement, et c’est le but même de la décentralisation de notre milieu, les victimes ne peuvent pas se retourner contre la banque pour demander l’annulation de la transaction.
- Deuxièmement, les fonds détenus sur les portefeuilles des agresseurs ne sont pas saisissables par la justice, sauf à ce que les malfaiteurs aient la bonne idée de les déposer sur un exchange, mais il faut alors avoir la chance de tomber sur des champions de la discipline.
- Enfin, si les policiers ont pris l’habitude d’éplucher les relevés de compte bancaire, ils n’ont pas encore développé de réelle compétence d’analyse on-chain pour les affaires courantes. Ce qui complique énormément l’enquête.
Raison pour laquelle la police et la gendarmerie, ainsi que les groupes d’enquêtes spécialisés, recherchent de plus en plus des profils d’experts blockchain qui peuvent les aider à suivre la trace des contrevenants.
Toutes ces affaires doivent vous inciter à la plus grande prudence sur les personnes auprès desquelles vous mentionnez vos investissements, et vos habitudes quant à la consultation de vos comptes et portefeuilles crypto sur votre téléphone. N’oubliez pas que, même si les réseaux sociaux veulent vous faire croire l’inverse : pour vivre heureux, il faut vivre caché. Pendant ce temps, les attaques virtuelles continuent elles aussi de faire rage, comme celle dont a récemment été victime le protocole Curve.
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