La banque centrale de Nouvelle-Zélande dénigre les stablecoins, mais oublie le 11 juin 2007

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Les monnaies fiduciaires ne sont pas stables. L’interventionnisme systématique des banques centrales est bien connu de ceux qui s’intéressent à l’Histoire de la monnaie. Surtout depuis la vaste (mais mauvaise) blague que sont devenues les monnaies fiduciaires, suite à la fin du standard or (achevé par le président US Richard Nixon en août 1971). Pourtant, le gouverneur de la banque centrale de Nouvelle-Zélande préfère s’attaquer aux stablecoins plutôt qu’aux monnaies fiat elles-mêmes.

Un gouverneur de banque centrale de plus critique la concurrence des stablecoins

Une majorité des banquiers centraux et grands financiers de la planète voient les cryptomonnaies uniquement comme un « risque ». Il faut dire que ce total changement de paradigme, qui leur retire leur privilège jusqu’alors exclusif de battre monnaie, a de quoi les agacer.

Ainsi, Adrian Orr, le gouverneur de la banque centrale de Nouvelle-Zélande, ne fera pas exception à cette vindicte contre la concurrence de Bitcoin (BTC) et de ses semblables décentralisés. Ce lundi 12 février, le banquier central a plus particulièrement déclaré toute son « inquiétude » (et son mépris) face aux cryptomonnaies de type stablecoin :

« [Les stablecoins] sont de grands contresens, (…) des oxymores. (…) Les stablecoins ne sont pas stables. Ils ne valent que ce que vaut le bilan financier de l’émetteur qui offre ce stablecoins [ndlr : exactement comme les monnaies fiduciaires des États, basées sur la seule confiance en l’État émetteur]. (…) Je suis très inquiet (…) de ces prétendues alternatives à l’argent des banques centrales. (…) »

Adrian Orr, gouverneur de la banque centrale de Nouvelle-Zélande

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11 juin 2007 : quand le prédécesseur de Mr. Orr manipulait le cours du dollar néozélandais

Bien sûr, les banquiers centraux ne parleront jamais de manipulations de marché, mais « d’interventionnisme » pour maintenir leur monnaie fiduciaire. Chacun jugera donc de lui-même du meilleur de ces deux termes à employer pour qualifier ce qu’a fait la Banque centrale néozélandaise (RBNZ, pour Reserve Bank of New Zealand) le 11 juin 2007.

Nous sommes alors en pleine période d’instabilité économique, au tout début de ce qu’allait être la terrible crise économique des subprimes (quand on ne pouvait pas encore accuser Bitcoin – créé en 2009 – et les cryptos de tous les maux). Comme on peut le lire dans un rapport toujours disponible sur le site même du Trésor du gouvernement néozélandais :

« Le 11 juin 2007, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande est intervenue sur le marché du dollar néo-zélandais (NZD) en vendant un montant non divulgué (sic) de NZD pour acheter des devises étrangères. Avant cette intervention, le dollar néo-zélandais s’était apprécié pour atteindre un niveau record de 76,2 cents par rapport au dollar américain. À la suite de cette action, le NZD a chuté de plus d’un cent et se négocie (…) autour de 75 cents américains. »

Extrait du rapport sur l’action d’intervention de la RBZN sur le marché des devises. – Source : treasury.govt.nz

Depuis la fin des accords de Bretton Woods le 15 août 1971, mettant une fin définitive au standard or, nous sommes plongés dans un régime de monnaies fiduciaires à taux de change flottant. Ce dernier est défini par le site du Fonds monétaire international (FMI) par la nature fluctuante de la valeur des monnaies fiat des États, normalement déterminée par le marché, mais dans lequel les banques centrales manipulent « interviennent » en procédant à « l’achat ou la vente de devises étrangères contre la monnaie locale ». Mais peut-être que si les stablecoins ne sont pas vraiment stables, c’est justement parce qu’ils sont indexés à des monnaies fiduciaires fluctuantes et inflationnistes ?

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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