Le grand bluff de la Finance Décentralisée – CoinMetrics et les secrets de la TVL

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Des erreurs enfin révélées au grand jour – L’écosystème de la finance décentralisée (DeFi) a connu une croissance sans précédent depuis le mois de juin 2020. Pour mesurer cette croissance, de nombreux outils se basent sur une métrique : la TVL (« total value locked ») ou valeur déposée. Cependant, cette métrique est à prendre avec des pincettes, comme nous allons le voir aujourd’hui.

La TVL : la sacrosainte métrique de la DeFi

Lorsqu’on parle de l’écosystème DeFi ou d’un protocole en particulier, il est courant d’utiliser la TVL comme métrique permettant de mesurer la taille et l’adoption d’un protocole. De nombreux sites mettent à disposition des outils permettant de mesurer la TVL d’un protocole donné ou la TVL totale de l’écosystème DeFi.

En pratique, la TVL représente l’ensemble des actifs qui ont été déposés sur un protocole donné. En effet, la plupart des protocoles DeFi nécessitent un dépôt de collatéral pour pouvoir profiter des services proposés. Par exemple, DefiLlama estime actuellement que l’écosystème DeFi représente 111 milliards de dollars, toutes blockchains réunies.

Évolution de la TVL de l'écosystème DeFi selon DefiLlama, estimée à 111 milliards de dollars actuellement
Évolution de la TVL de l’écosystème DeFi – Source : DefiLlama

Malheureusement, bien que largement utilisée, cette métrique n’est ni précise ni réellement fiable

Une métrique difficile à calculer

Dans un article publié le 27 juillet, l’entreprise CoinMetrics, spécialisée dans l’analyse de données blockchains, revient sur les différents problèmes posés par la TVL comme métrique de mesure de l’écosystème DeFi. 

Dans un premier temps, CoinMetrics pointe du doigt la difficulté de calculer cette métrique. En effet, chaque jour, de nouveaux protocoles émergent à travers les différentes blockchains disposant d’un écosystème DeFi. De ce fait, il est quasiment impossible de traquer efficacement la valeur totale de l’écosystème, car l’ajout des nouvelles plateformes s’avère être un travail fastidieux.

À cela vient s’ajouter la multiplication des actifs collateralisables sur ces divers protocoles. Car qui dit nouveau protocole dit, la plupart du temps, nouvelle cryptomonnaie.

« La fréquence de lancement de nouveaux protocoles conduit à une sous-estimation naturelle de la valeur totale utilisée comme garantie dans toutes les applications DeFi par tous les fournisseurs de données. Afin de calculer avec précision la TVL pour une plateforme, comme Ethereum, les fournisseurs doivent constamment réévaluer les mesures passées pour refléter l’ajout de nouveaux protocoles et types de garanties. »

Publication de CointMetrics

Le problème de la re-hypothèque

Cependant, la multiplication constante des protocoles et des actifs collateralisés ne représente qu’une partie de la complexité du problème de la TVL. 

En l’état, les calculs de TVL supposent que lorsqu’un actif est déposé sur une plateforme donnée, il y est bloqué et n’est utilisé uniquement par ledit protocole. Cependant, du fait de la composabilité des protocoles DeFi, cette supposition se révèle fausse. 

En effet, les calculs de TVL ne prennent en aucun cas en compte le phénomène de re-hypothèque. En bref, cela veut dire que les collatéraux déposés sur un protocole peuvent être utilisés une seconde fois sur un autre protocole.

« Il existe des applications DeFi spécifiquement conçues pour permettre la ré-hypothèque afin que leurs utilisateurs puissent bénéficier d’un effet de levier. Si l’existence de ce phénomène n’a rien de nouveau, il devrait néanmoins remettre en question la compréhension que l’on a de ce que représente une garantie ‘bloquée’. »

Publication de CoinMetrics

Prenons le cas du yield farming. Dans cette situation, il est courant de déposer des actifs sur un AMM, comme PancakeSwap. Par la suite, PancakeSwap émet des jetons qui représentent le dépôt de l’utilisateur. Lesdits jetons peuvent par la suite être déposés sur un second protocole de yield farming pour générer un rendement. Ainsi, les fonds sont comptabilisés, aussi bien dans la TVL de PancakeSwap que dans celle du protocole de yield farming. De ce fait, la TVL de chacun des protocoles et la TVL totale de l’écosystème DeFi sur la BSC s’en trouvent erronées

Au-delà de l’action des utilisateurs, de nombreux protocoles, tels que Balancer, réalloue automatiquement les fonds déposés par leurs utilisateurs vers d’autres protocoles DeFi pour augmenter les rendements perçus. De fait, le phénomène que nous venons de voir se retrouve encore amplifié.

Évidemment, le manque de précision dans cette métrique n’empêche pas l’écosystème de continuer à se développer. En effet, plusieurs protocoles, tels que SushiSwap, viennent de déployer une nouvelle version

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Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.

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