Affaire FTX : Gary Gensler et la SEC entrent dans la tempête
La lacune de trop ? Faut-il réglementer encore plus les cryptomonnaies pour éviter qu’un autre désastre FTX ne se reproduise dans le futur ? Non seulement, le mieux est l’ennemi du bien, mais l’effondrement de la bourse crypto de Sam Bankman-Fried devrait surtout pousser les régulateurs et législateurs à réfléchir sur la « qualité » de la réglementation actuelle. Une logique « quantitative », qui impliquerait une augmentation des ressources financières et un renforcement des pouvoirs de réglementation, de supervision et de contrôle pour encadrer le secteur, n’est pas forcément la solution adéquate.
Gary Gensler et la SEC : même chanson pour Terra, Celsius, et FTX
Il se serait « encore planté ». Dans un article publié le 11 novembre dernier sur Fortune, le rédacteur en chef de la branche crypto, du média Fortune, Jeff John Roberts, relève la défaillance du président de la SEC américaine, Gary Gensler, face à l’effondrement de FTX.
L’article souligne le fait que la commission ait déjà omis d’alerter les investisseurs pour les cas Terra et Celsius. Une fois de plus, l’agence n’a pas pu anticiper la catastrophe FTX.
Pour Jeff John Roberts, Sam Bankman-Fried est l’équivalent d’Elizabeth Holmes de Theranos, dans l’industrie crypto. L’article est également revenu sur les révélations récentes qui ont démontré que le fameux géant crypto, n’était en réalité qu’un « château de cartes ».
Bien que les premières lignes du papier mettent ainsi en cause Gary Gensler et la SEC, l’auteur nuance ces critiques en admettant que Sam Bankman-Fried, « avec sa jolie afro et son attitude décontractée », a réussi à tromper presque tout le monde, dont l’auteur dudit l’article.
Un monopole évité, l’incapacité de la SEC mise en évidence par la crise FTX
Toutefois, après ces mots qui atténuent les premières critiques portées contre la SEC et son président, l’article revient à la charge, et peut-être même de manière encore plus virulente. Les reproches contre Gary Gensler vont bien au-delà de sa simple incapacité à « repérer le crime » FTX.
Dans son papier, Jeff John Roberts estime que le président de la SEC « semblait être prêt à suivre une stratégie législative », qui aurait fait de Sam Bankman-Fried le « roi » des marchés cryptos aux Etats-Unis.
L’article revient sur les manœuvres de FTX vis-à-vis de BlockFi ou encore de la bourse de valeurs IEX, des mouvements qui auraient pu conférer le monopole du marché américain à la bourse crypto, au détriment de ses concurrents et de la finance décentralisée en elle-même.
Jeff John Roberts a terminé son papier en essayant, encore une fois, de nuancer ses critiques contre l’agence et son président. Il précise qu’il n’insinue pas que Sam Bankman-Fried, Gary Gensler et des hauts responsables au sein du parti démocrate aient mis au point un plan explicite, qui viserait à permettre à FTX d’avoir la main mise sur l’industrie crypto.
L’auteur de l’article invite plutôt les « sceptiques » à réfléchir, d’une part, sur l’incapacité de Gary Gensler à arrêter FTX, alors que le président de la SEC demande plus de moyens financiers et de pouvoir pour faire face à cette crise dans l’industrie crypto. D’autre part, la réflexion doit également porter sur les éventuels rôles d’autres hauts responsables dans la débâcle FTX.
FTX a cependant entretenu des liaisons dangereuses avec de nombreux protocoles cryptos, laissant ainsi craindre un phénomène de contagion qui amplifiera encore plus les secousses initiales. La SEC et les différents régulateurs auraient pu empêcher cette catastrophe. Ils ont cependant surtout brillé jusque-là par une certaine volonté de taper sur les cryptomonnaies, sans être pour autant en mesure de prévenir ces types de séisme dans l’industrie.