La finance décentralisée est-elle morte ? L’avis d’Andre Cronje sur l’avenir des rendements crypto
Le début de la fin ou la fin du début ? – Entre arrêt des rendements mirobolants et une perte d’attractivité, le DeFi (finance décentralisée) a accusé le coup en 2022. Longtemps sur le devant de la scène, cette nouvelle finance du Web3 semble avoir perdu de sa superbe. Illusion d’optique et terrible réalité ? Incursion au cœur des défis de la DeFi.
La DeFi, le phénix annoncé mort…
Explosion à l’été 2020. Poursuite en 2021 d’un élan qui semblait inarrêtable. C’est un fait. La révolution financière DeFi a attiré tous les regards durant le dernier bull run. Depuis le bear market de 2022 toutefois, les rendements ne sont plus ce qu’ils étaient, venant plutôt concurrencer ceux de nos vieux livrets A. La DeFi est-elle morte ? Ce nouveau secteur de la finance en construction a-t-il délivré toutes ses promesses pour s’éteindre lentement ? Ou nous réserve-t-il encore de nombreuses surprises ?
Un journaliste évoquait en ces termes l’avenir du secteur :
« Les hauts rendements ayant depuis longtemps disparu et la DeFi faisant l’objet de presque aucune croissance depuis l’affaire Terra, nous nous demandons quel pourrait être la prochaine tendance [permettant de relancer la] DeFi ? »
Andre Cronje, co-fondateur de la blockchain Fantom et fondateur de la plateforme DeFi Yearn Finance, s’est prêté à l’exercice de réponse.
Malgré ses excès et ses folies, boostés par un bullrun tonitruant sur le marché des altcoins, la DeFi présente toutes les caractéristiques de l’émergence d’une nouvelle technologie. Explosion d’intérêts, d’utilisation, de développement et de rendements bien sûr. A l’image d’internet à la fin des années 90, la bulle finit inévitablement par éclater un jour. Ce n’est pas pour autant qu’internet n’a pas tenu ses promesses. La technologie a effectivement révolutionné le monde. La DeFi rentrerait-elle donc dans cette case honorifique de révolution technologique ?
En analysant les données de Yearn Finance à sa création et en les comparant à aujourd’hui, Andre Cronje indique que l’évolution reste notable. Si on écarte les fluctuations du bull run, il reste les faits. A sa création, les rendements étaient de 4 % sur l’USDC et l’USDT, 0,14 % sur l’ETH et 0,9 % sur le wBTC.
Aujourd’hui, les rendements sont similaires sur les stablecoins et démultipliés sur ETH, le tout en période d’encéphalogramme plat sur le monde crypto.
… est prêt à renaître de ses cendres ?
Ces rendements sont alimentés par l’activité issue des plateformes de prêt et des frais de trading. De fait, ils sont intrinsèquement liés à l’activité du marché. Or, nous sommes en période de faible volatilité après une phase prolongée de bear market. Avoir de faibles rendements est donc complètement cohérent. L’inverse serait anormal.
« Si l’on regarde un graphique de croissance des fonds déposés (TVL ou Total Value Locked), de rendements, de volumes de trading et que vous aplatissez la courbe pour supprimer les oscillations, vous observez une croissance linéaire très claire »
Andre Cronje
La bulle des dot-com n’a pas détruit internet. Ce dernier n’a pas nécessité de nouveau narratif pour se relancer. Internet était le narratif. De même, la DeFi, après la découverte explosive de ses potentialités par le grand public et les développeurs devrait être en mesure de poursuivre sa croissance de longues années encore, car les passionnés ne cesseront pas de construire et d’utiliser cette nouvelle finance synonyme de liberté. La DeFi n’a pas besoin d’une prochaine tendance. La DeFi est la prochaine tendance.
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