Arnaque à 22 000 BTC, amende à 571 millions de $ – La pyramide Control-Finance s’effondre
Des malheureux qui se font de nouveau avoir – Alors que même des projets aussi légitimes que Coinbase se font taper assez violemment sur les doigts au moindre petit écart par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), alors imaginez des arnaques. Voici l’exemple d’une escroquerie au bitcoin, dont le responsable doit désormais payer la bagatelle de… 571 millions de dollars.
22 200 BTC obtenus de façon frauduleuse
Il ne fait pas bon d’essayer d’escroquer des investisseurs US, car la SEC (Securities and Exchange Commission) et la CFTC veillent, et n’hésitent pas à faire tomber de lourdes sanctions.
Benjamin Reynolds, de Manchester en Angleterre, l’a amèrement découvert en découvrant le jugement rendu à son encontre ce 2 mars.
Comme le révèle un communiqué de presse récent de la CFTC, la Cour du District Sud de New York a rendu une ordonnance condamnant l’individu à un total de 571 millions de dollars d’amendes pour avoir détourné les bitcoins de ses clients, par le biais de sa société Control-Finance.
En réalité, l’escroc est condamné à verser près de 143 millions de dollars de dédommagement aux clients lésés, et a écopé d’une sanction civile de 429 millions de dollars.
Une arnaque pyramidale qui fond comme neige au soleil
Entre mai et octobre 2017, Benjamin Reynolds avait utilisé le site Control-Finance.com ainsi que divers comptes de réseaux sociaux (ci-dessous, la page LinkedIn de l’arnaque) pour détourner un total impressionnant de 22 190,5 BTC à ses clients mal avisés. La valeur actuelle de ces bitcoins approcherait les 1,3 milliard de dollars.
Pour attirer les investisseurs, la classique promesse de rendements complètement démentiels a encore une fois été agitée comme un appât au bout d’un hameçon. Comme on peut le voir ci-dessus sur son compte LinkedIn, et ci-dessous sur des avis de clients (très probablement faux), Control-Finance avait tranquillement annoncé 45 % de rendement par mois (1,5 % par jour), soit un total de plus de… 540 %.
Même s’il est sûr que cela pourrait faire rêver par rapport au 0,5 % annuel d’un Livret A, c’est surtout une énorme alerte rouge qui devrait se déclencher dans la tête de tout investisseur raisonnable. Promettre un tel taux sur du long terme (et même sur le court terme) est totalement dénué de sens.
Évidemment, au lieu d’utiliser les bitcoins pour les faire « fructifier par des traders spécialisés » comme l’escroc le prétendait, les clients se sont rapidement aperçus qu’ils ne pouvaient jamais réclamer leurs BTC, et encore moins d’éventuels bénéfices de rendement. En réalité, Benjamin Reynolds a conservé les dépôts pour son usage personnel.
Malheureusement pour le malandrin, sur le millier de clients qu’il a escroqués à travers le monde, 169 se trouvaient être résidents des États-Unis.
Une fois encore, les promesses trop belles ne sont jamais de bon augure. Même si la finance décentralisée permet d’obtenir parfois des rendements un peu fous et hors normes, ils sont toujours de très courte durée. Méfiance est mère de sûreté, surtout dans la jeune cryptosphère, qui commence tout juste à se professionnaliser depuis ces dernières années.