Proposition de loi du Congrès américain : étudier les blockchains pour lutter contre le trafic d’êtres humains
Nous vous avions déjà évoqué le cas d’un projet de recherche de plusieurs universités américaines, ayant pour objectif de lutter contre le commerce illégal du sexe en examinant la blockchain Bitcoin et en compulsant diverses données (analyse des annonces sexuelles en ligne, numéros de téléphone/pseudos et leurs liens avec un/des wallets BTC).
Ce 12 juin 2018, c’est le Congrès américain qui a lancé un projet de loi (loi H.R. 6069, en anglais) souhaitant étudier les cryptomonnaies et leur blockchain pour détecter et lutter contre les trafics d’êtres humains relatifs aux travailleurs forcés du sexe, via le proxénétisme, et aussi contre les trafics de drogue.
Ce projet FIND Trafficking Act (Fight Illicit Network and Detect), fait suite à un mémorandum du 11 de Juan Vargas, membre du Congrès américain, qui d’après CoinDesk a déclaré que ce projet de loi vise à :
« Renforcer les efforts des agences fédérales pour empêcher l’utilisation des monnaies virtuelles et des places de marchés en ligne pour faciliter les trafics de sexe et de drogue ».
Comme le mentionne également CoinDesk, les répercussions de l‘étude de ce projet FIND dépendront du rapport qui en découlera; il sera présenté dans un an. Notamment pour l’industrie légale du divertissement pour adultes, brassant des milliards de dollars, et qui pourrait être collatéralement impactée. Quant aux trafics de drogues, citons le cas de la drogue plus ou moins légale qu’est le cannabis (suivant l’état américain concerné). Les états ayant quasiment tous des législations un tant soit peu différentes sur le sujet, cela risque de corser l’affaire (les wallets cryptos étant dans le monde numérique et non dans un état américain en particulier).
Espérons que cette étude aidera réellement à lutter contre la traite sexuelle et les drogues dures, mais l’enfer est pavé de bonnes intentions, et la frontière entre le bien commun et la « dictature démocratique de surveillance » est parfois très mince.
Pour finir, comme une ancienne procureure fédérale américaine l’avait déclaré récemment, « beaucoup plus de crimes » (et de trafics) sont perpétrés via l’utilisation des monnaies fiduciaires, dont ce cher billet vert (le dollar américain) en est très certainement le premier représentant.
Sources : CoinDesk ; CoinTelegraph ; Cryptovest || Image from Shutterstock