Binance Research vous dit tout (ou presque) sur la “crypto” de la banque centrale chinoise

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Récemment, la monnaie numérique de banque centrale (CBDC) de la Chine s’est un peu dévoilée : les noms des premiers partenaires du projet gouvernemental filtraient, tout comme la possibilité de voir bientôt débarquer cette fameuse monnaie à composante crypto. Grâce à Binance Research, nous en apprenons aujourd’hui plus sur son fonctionnement. Pour autant, il semblerait que son lancement ne soit finalement pas si pressé que ça.

Au revoir le compte bancaire

Binance Research, l’équipe de recherche et d’analyse du crypto-exchange éponyme, a publié ce 28 août un rapport détaillé sur la future “cryptomonnaie” d’État chinoise.

Cette monnaie numérique de la Banque centrale chinoise doit être émise de façon centralisée par la Banque populaire de Chine (PBoC). Elle prendrait bien la forme d’un stablecoin, puisque adossée à une réserve de monnaies fiduciaires, avec un ratio de 1 pour 1. En l’occurrence la monnaie fiat sera bien sûr le Renminbi (ou Yuan) de la République Populaire de Chine.

Nous avons également confirmation que le fonctionnement de cette CBDC se fera sur un système à deux niveaux :

  • au premier niveau, la PBoC devrait émettre et rembourser la CBDC par l’intermédiaire des banques commerciales ;
  • au second niveau, après autorisation de la PBoC, les banques commerciales seraient chargées de redistribuer la CBDC chinoise pour le marché de détail.
Fonctionnement à deux niveaux de la CBDC Chinoise - Source : Binance Research
Fonctionnement à deux niveaux de la CBDC Chinoise – Source : Binance Research

Nouveauté notable : la CBDC chinoise ne nécessiterait pas obligatoirement un compte bancaire. Son système adopterait un modèle de “couplage libre”, qui permettrait les transferts de fonds sans avoir nécessairement besoin d’un compte chez une banque – même si les détails de ce fonctionnement restent à confirmer.

L’anonymat selon Orwell

Le rapport de Binance Research mentionne également un curieux « mécanisme d’anonymat contrôlable » (manageable anonymity mechanism). Le rapport explicite ainsi que cette monnaie devrait être transférable entre deux parties, sans passer directement par un établissement bancaire ; en tout cas dans le deuxième niveau de la structure, le premier niveau étant censé se passer entre établissements bancaires.

Selon Binance Research, des responsables de la PBoC voudraient ainsi favoriser « à la fois à la circulation et à l’internationalisation du RMB (Renminbi) », qui pourraient être impacté en cas de politique trop restrictive.

Toutefois, les transactions de cette CBDC seront tout de même observés par trois types de centres de surveillance : des centres d’authentification, des centres d’enregistrement et des centres d’analyse de données (big data center). Evidemment, cette surveillance visera comme à l’habitude à prévenir le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’évasion fiscale. La question de savoir si un tiers (comme une banque) pourrait geler les fonds d’un individu en particulier ne trouve pas de réponse définitive dans ledit rapport.

Laisser le temps au temps

La question de l’implémentation ou non de smart contracts paraît également être au centre de certaines discussions, même si le rapport précise que pour l’heure les autorités chinoises pencheraient pour la simplicité.

En effet, la banque centrale chinoise ne souhaiterait implanter que les “bases monétaires strictes” utiles à cette monnaie numérique. Les petites mains de Binance avancent que cette approche prudente pourrait avoir un lien avec le fait d’éviter que cette monnaie numérique ne puisse être un jour considérée comme une offre de valeurs mobilières à l’international.

 En conclusion, notons que cette fameuse CBDC aurait finalement peu de chance de sortir dès novembre prochain, comme certaines rumeurs le laissaient entendre : elle ne serait finalement pas une priorité selon la banque centrale, qui a qualifié les diverses récentes rumeurs à son propos de « spéculations inexactes ». Il nous tarde d’entendre son avis sur ce rapport de Binance Research.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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