Quand les services secrets américains imaginent le futur de la monnaie… en oubliant Bitcoin !

Oubli de Bitcoin ou parti pris ? – Le National Intelligence Council est l’organe d’analyse stratégique à long terme des services de renseignement des États-Unis. Tous les 4 ans, la fine fleur des analystes US livre une projection géopolitique de ce que sera le monde dans 20 ans. Et sans surprise, les cryptomonnaies sont pressenties dans le rôle du fer de lance du système financier de demain. Mais pourquoi ne trouve-t-on aucune mention de Bitcoin dans ce document stratégique ?

Un chaos annoncé d’ici 20 ans

La vision du monde à l’horizon 2040 n’est clairement pas une panacée. Résumons ce rapport de plusieurs dizaines de pages en quelques mots :

  • Les grandes problématiques planétaires contemporaines, telles que la COVID, le réchauffement climatique, les guerres et le terrorisme, auront des effets néfastes beaucoup plus accentués ;
  • Les pays riches continueront les politiques de soutien massif à l’économie, mais de nombreuses nations plus fragiles n’auront rapidement plus les moyens de se maintenir à flot ;
  • De ce contexte naîtront des contestations populaires de plus en plus fortes et des troubles sociaux majeurs qui aboutiront parfois à des sécessions ;
  • Globalement, en dehors des puissances économiques solides, le monde devrait se morceler encore un peu plus en de nombreuses entités, et les inégalités vont se creuser partout ;
  • Les pays qui en auront les moyens accroîtront les interactions économiques et politiques, stimulant l’innovation en réponse à ces défis modernes.
Grande bataille entre plusieurs factions de guerriers

Dans ce tableau, les cryptomonnaies sont désignées comme un facteur aggravant de la tentation contestataire, les monnaies étatiques et souveraines perdant lentement, mais sûrement la confiance des citoyens.

« Le dollar américain et l’euro sont également susceptibles d’être menacés par d’autres monnaies fiduciaires, dont la puissance dépendra de l’évolution de l’architecture financière internationale actuelle et de l’importance globale des liens internationaux. Les monnaies numériques émises par des particuliers pourraient rendre plus complexe la conduite de la politique monétaire, en réduisant le contrôle des pays sur leurs taux de change et leur masse monétaire. »

Rapport du National Intelligence Council

Une guerre technologique

L’information capitale est la résurgence d’une approche de la domination géopolitique hautement technologique. Loin de céder à un discours alarmiste, la Commission semble miser sur une régulation plus ferme pour faire de la technologie blockchain un cheval de bataille :

« La Banque centrale de Chine a lancé son yuan numérique en 2020, et un consortium de banques centrales explore les principes des monnaies numériques souveraines. La mesure dans laquelle les monnaies numériques émises par des particuliers remplaceront les monnaies fiduciaires nationales ou régionales, notamment le dollar américain et l’euro, dépendra des réglementations qui seront établies. »

Le paradoxe de l’intérêt affiché pour notre trouble fête préféré s’explique rapidement au fil des pages. En effet, l’enjeu cardinal identifié par cette analyse des renseignements US est l’hégémonie technologique présentée comme vitale. Intelligence artificielle, bio-technologies, guerre des données, recherche fondamentale, cyber-sécurité, conquête spatiale : tout y passe.

Bitcoins.

Et Bitcoin dans tout cela ? Où a disparu le roi des cryptos ? Bizarrement, seul l’ex-Libra de Facebook est citée dans le rapport. Au fil des pages, la vision du monde post-2040 laisse entendre que les stablecoins semblent être les seuls capables de faire de l’ombre aux politiques monétaires des nations.

Pour terminer, Le Conseil vient donc de nous faire parvenir une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise nouvelle est que nous n’échapperons pas au durcissement des règles fiscales en matière de cryptos. La bonne est qu’aucun gouvernement responsable et conscient des enjeux planétaires ne saurait se passer d’une technologie blockchain aussi disruptive que prometteuse. Malheureusement, le numéro 1 des actifs numériques ne semble pas faire partie de l’aventure, et on se demande bien pourquoi.

Florent C

Père de famille de 49 ans tombé dans le bain crypto en 2017, je suis un passionné de la technologie blockchain, disruptive, libre et décentralisée. J'aime particulièrement apprendre, comprendre et expliquer tous les projets qui permettront à terme d’améliorer nos quotidiens. J’apprécie aussi de commenter à chaud les news de tous les acteurs du cryptogame.