Pourquoi dealer son ecstasy contre du Bitcoin est une mauvaise idée
Non, définitivement non : utiliser Bitcoin (BTC) pour monter sa petite entreprise de trafic de stupéfiants n’est pas une bonne idée. Le cerveau d’un réseau de trafiquants de drogues de Boston l’a appris à ses dépens : pris la main dans le sac alors qu’il tentait de blanchir de l’argent en échange de bitcoins, il n’échappera pas à la justice et restera emprisonné dans l’attente de son jugement.
Drogues et Bitcoin ne font pas bon ménage
Binh Thanh Le, âgé de 22 ans, avait monté un véritable petit business de trafic de drogues avec ses deux complices Steven McCall, 23 ans, et Allante Pires, 22 ans. Les trois comparses, originaires de Boston dans l’État du Massachusetts, se sont ainsi livrés à « de la vente de drogues via le Dark Web en échange de bitcoins« , et les ont expédiés à leurs clients américains « en utilisant l’United States Postal Service ».
Les individus fabriquaient eux-mêmes la drogue, avant de la distribuer par voie postale contre des bitcoins sonnants et trébuchants. C’est ainsi un joyeux cocktail constitué de MDMA, de kétamine et de Xanax qui était mitonné, vendu puis expédié par le trio.
Le deal de trop
L’arrestation de Binh Thanh Le a eu lieu le 27 mars 2019, alors qu’il s’apprêtait à échanger l’équivalent de une somme conséquente de bitcoins contre près de 200 000 dollars en liquide. Pas de chance pour lui, il avait en face de lui un agent des forces de l’ordre sous couverture.
Ses deux complices ont également été arrêtés par la suite, et la descente de police dans leur parfait petit labo de drogues a permis la découverte d’un véritable butin : les forces de l’ordre ont saisi 100 000 dollars en liquide, quelques 20 kilos de MDMA, près de 7 kg de kétamine, et de plus de 10 000 comprimés de Xanax. Une belle production somme toute, mais surtout désormais, de belles pièces à conviction.
Cold storage
Fin septembre, la demande de libération sous caution de Binh Thanh Le a été rejetée. En effet, selon l’ordonnance de la Cour du district du Massachussetts, il est considéré comme le cerveau de ces opérations : il se serait même vanté auprès de l’agent infiltré que « des gens travaillaient pour lui ».
Si le prévenu a été laissé en détention préventive, c’est aussi à cause du montant de la transaction en bitcoins qu’il a tenté de conclure. Ainsi, le risque de fuite avec de telles sommes potentielles a paru bien trop important pour le libérer sous caution. Binh Thanh Le restera donc en prison jusqu’à son procès.
Et la note risque d’être salée : comme nous l’avions constaté cet été, le système judiciaire américain ne plaisante pas avec les affaires liant drogue et Bitcoin. Mais nul doute que cela n’empêchera pas d’autres intrépides bandits de se croire à l’abri. Ils feront simplement à nouveau la Une des médias de la cryptosphère lorsque leur course prendra fin.