Le patron de la Fed, meilleur défenseur de Bitcoin (BTC) malgré lui ?

Bitcoin, une véritable obsession ?Même s’ils ne l’avoueront jamais, Bitcoin hante les pensées de tous les dirigeants de grandes institutions financières. Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), vient de nous en faire une démonstration en parlant positivement du roi des cryptos… sans même s’en rendre vraiment compte.

Bitcoin bientôt aussi légendaire que l’or ?

Lors d’un sommet virtuel de la Banque des règlements internationaux (BRI), notamment retransmis par la chaîne CNBC, le président de la Fed n’a pu s’empêcher de parler de Bitcoin :

« [Les cryptomonnaies] sont plus des actifs de spéculation, qui ne sont donc pas particulièrement utilisés comme moyen de paiement. [Bitcoin] est plutôt un actif de spéculation. [Bitcoin] est essentiellement un substitut de l’or plutôt que du dollar. »

Même si dans la tête des banquiers centraux, l’or n’est guère plus qu’une « relique barbare », quiconque d’autre qui s’intéresse à la monnaie et à l’économie à travers les âges considérera surtout cette déclaration comme un incroyable compliment pour Bitcoin.

L’étalon-or est en effet resté la référence monétaire pendant des millénaires, avant que n’arrivent les monnaies fiduciaires, adossées depuis 1971 à la seule confiance (chancelante) dans leurs États émetteurs. On souhaite donc un tel succès à Bitcoin en tant qu’or numérique.

Le dollar est mieux que Bitcoin, parole de Jerome Powell

Évidemment, comme sa première déclaration n’était déjà pas un compliment à ses yeux, le président de la Fed a enchaîné en insistant bien sur le fait que son précieux dollar était la seule et unique réserve de valeur qui se respecte :

« Les crypto-actifs sont très volatils – regardez [les variations du] Bitcoin – et ne sont donc pas vraiment utiles comme réserve de valeur. Ils ne sont soutenus par rien. (…) Étant donné que le dollar américain est la monnaie de réserve mondiale, la Fed devrait être à la pointe du développement d’un dollar numérique. »

Comme on pouvait s’y attendre les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) sont les seules qui comptent. À l’extrême, limite Jerome Powell consent un léger mieux pour les stablecoins que pour les cryptos classiques :

« Dans la mesure où un stablecoin est soutenu par les monnaies souveraines de nations de premier plan, cela représente certainement une amélioration par rapport aux autres crypto-actifs (…) »

Rien de bien neuf sous le soleil des banquiers centraux, qui restent dans leur monde à part, où eux seuls ont droit de battre monnaie comme aux temps anciens. Le problème est que de plus en plus de personnes, dont les crypto-enthousiastes, se rendent compte que les monnaies fiduciaires (du latin « fiat » pour « confiance ») ne sont pas non plus « soutenues par rien », pour reprendre les mots de Powell, si cette confiance disparaît à force d’impressions monétaires exagérées.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.