Mais à qui appartient ce million de bitcoins (BTC) ? Faketoshi toujours sur le grill de la justice US
Un procès explosif en vue – L’affaire Kleiman contre Craig S. Wright sera bientôt jugée devant un jury, malgré toutes les tentatives de l’accusé de l’éviter. Celui qui s’est auto-proclamé comme Satoshi Nakamoto a (heureusement ?) réussi à éviter la lecture de messages le traitant de « fraudeur » et de « menteur ».
Un litige interminable pour des bitcoins imaginaires ?
Ira Kleiman est en procès avec Craig Wright depuis février 2018. Il est le frère du défunt David Kleiman, ancien associé de Wright. Ira demande la moitié des 1,1 million de bitcoins que son frère aurait soi-disant minés avant 2013 avec l’aide de Wright.
Sans revenir dans les nombreux détails et rebondissements de cette affaire longue de bientôt 3 ans, Craig Wright prétend avoir (enfin) reçu les clés permettant d’accéder à ce qui équivaudrait à près de 20 milliards de dollars en bitcoins.
En revanche, cette somme reste très théorique pour l’instant. En effet, certaines adresses censées contenir les BTC de Wright – adresses données par ce dernier – se sont avérées appartenir à d’autres, qui lui ont laissé un message.
Ces messages, signés sur blockchain par les vrais propriétaires des clés privées, ne contenaient pas que des politesses à l’encontre de celui qui est surnommé Faketoshi. Très loin de là même !
Des remarques « préjudiciables » risquant d’influencer le jury
Nous en revenons donc au dernier document judiciaire de cette affaire, publié ce 16 novembre par la Cour du District Sud de Floride.
Parmi les experts appelés à témoigner au procès de Craig Wright, qui devrait débuter en janvier prochain, devrait se trouver Andreas Antonopoulos, auteur de livres bien connus sur Bitcoin.
Il devait lire à haute voix, devant le jury, le contenu de 145 des messages signés sur blockchain évoqués plus haut, qui comportaient tous le même texte :
« Craig Steven Wright est un menteur et un fraudeur. Il n’a pas les clés utilisées pour signer ce message (…) Nous sommes tous Satoshi. »
Pas très flatteur. C’est pour cette raison que, sur requête des avocats de l’accusé, le tribunal a jugé que ces messages, trop « préjudiciables », ne seraient pas lus devant le jury.
Le tribunal a cependant rejeté l’argument de Wright selon lequel Andreas Antonopoulos ne serait pas qualifié pour témoigner sur le prix et les forks de Bitcoin. L’auteur de « Mastering Bitcoin » pourra donc témoigner sur ces sujets devant le jury.
Si le procès à venir est à l’image de cette longue procédure rocambolesque, le mois de janvier 2021 nous réserve un spectacle haut en couleur pour la cryptosphère. Les experts de la partie plaignante risquent de ne pas louper les nombreuses « imprécisions » (pour ne pas dire pire) de Craig Wright.