La menace des ordinateurs quantiques n’inquiètera jamais Bitcoin ?
Le bitcoin de Schrödinger – L’argument de l’ordinateur quantique qui pourrait détruire Bitcoin (BTC) est presque aussi vieux que la cryptomonnaie elle-même. Depuis des années on nous en parle dans la cryptosphère, et rien de vraiment concret ne vient. Et il se pourrait bien que cela dure encore longtemps, très longtemps. De quoi laisser aux cryptos tout le temps de s’adapter ?
Ordinateur quantique : la théorie à l’épreuve de la pratique
Mis au point en 1977 par Ronald Rivest, Adi Shamir et Leonard Adleman, le chiffrement RSA (des initiales des noms de ses trois inventeurs) est un algorithme de signature numérique similaire à l’ECDSA et à Schnorr, utilisés par les cryptomonnaies qui comportent un wallet pour lequel sont générées une clé publique (chiffrée) et une clé privée (déchiffrée).
Dans la revue Technology Review du Massachusetts Institute of Technology (MIT), le physicien Sankar Das Sarma – expert de la théorie de l’information quantique – nous explique que les ordinateurs quantiques sont encore bien loin de pouvoir déchiffrer les algorithmes liés aux cryptomonnaies.
Le « qubit » représente la plus petite unité de stockage d’information quantique (de façon similaire au bit dans l’informatique classique). Selon Sankar Das Sarma, la recherche appliquée n’a parcouru, au mieux, qu’1/100 000ème du chemin vers la possibilité de casser le chiffrement RSA :
« Les ordinateurs quantiques les plus avancés possèdent aujourd’hui des dizaines de qubits (…) La construction d’un ordinateur quantique capable de craquer les codes RSA à partir de tels composants nécessiterait des millions, voire des milliards de qubits. Seuls quelques dizaines de milliers d’entre eux seraient utilisés pour le calcul en lui-même (qubits logiques) ; mais le reste serait nécessaire pour la correction des erreurs, afin de compenser la décohérence. »
Un « battage médiatique » à l’origine de la précipitation sur le déchiffrement quantique
Un peu comme les buzz words « metaverse » et « NFT » issus de la cryptosphère, l’informatique quantique et l’intelligence artificielle (IA) sont très vendeurs à leur simple évocation. Un état de fait décrié par le chercheur :
« Je suis aussi pro-informatique quantique qu’on peut l’être (…) Mais je suis troublé par le battage médiatique dont fait l’objet l’informatique quantique ces jours-ci, notamment lorsqu’il s’agit d’affirmer comment elle sera commercialisée. »
Bien que de grandes entreprises technologiques telles qu’Alphabet (Google), Amazon ou encore Microsoft s’essaient au développement d’ordinateurs quantiques, toutes ces premières expérimentations sont pour l’instant « hautement spécialisées, et sans aucune valeur commerciale ».
Le professeur Sankar Das Sarma rappelle qu’il a fallu par exemple 60 ans entre l’invention du premier transistor (1947) et celui du premier smartphone (2007). Dans cet intervalle séparant la théorie de la pratique, qui pourrait donc potentiellement durer des dizaines d’années, les projets de cryptomonnaies et de réseaux blockchains ne restent pas inactifs, et travaillent sur la résistance à ces déchiffrages quantiques.
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