Gangs, armes lourdes et minage de Bitcoin : que s’est-il passé dans cette prison du Venezuela ?

Prison break. Mercredi 20 septembre 2023, 11 000 policiers et soldats, appuyés par des blindés, ont pris d’assaut la prison de Tocorón au Venezuela qui servait de base arrière à un des gangs les plus dangereux du pays, celui de Tren de Aragua. 88 personnes ont été arrêtées, mais le chef de cette organisation criminelle court toujours et un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. Hector Rusthenford Guerrero Flores, c’est son nom, ne fera plus régner la terreur sur cette prison qui redevient donc un territoire sous contrôle du gouvernement central de Caracas. Mais si on vous parle de cette opération policière aujourd’hui, c’est parce que parmi le matériel saisi par les autorités et montré à la presse internationale, figure du matériel de minage de bitcoins. Et quand on entend Bitcoin, on veut toujours en savoir plus.

Opération coup de poing contre le gang Tren de Aragua dans la prison de Tocorón

Un mot d’abord sur ce gang aux ramifications internationales qui donnait dans le trafic d’êtres humains, l’extorsion, les enlèvements, la prostitution et même l’orpaillage illégal depuis plus de 10 ans. Selon l’organisation InSight Crime, il se pourrait même que Tren de Aragua fasse aussi dans le trafic de migrants. Quoi qu’il en soit, la prison de Tocorón, dans le nord du pays, servait a priori de quartier général aux 5 000 membres du gang et c’est pour cela que les forces de police ont décidé d’y intervenir. C’est d’ailleurs une grande première dans la lutte contre la criminalité dans le pays.

Sur place, une fois la poussière retombée, les autorités ont retrouvé une grande quantité de matériel et des installations loin de ce qu’on pourrait imaginer d’une prison. Voici les déclarations du ministre de l’Intérieur et de la Justice du Venezuela, Remigio Ceballos, satisfait de cette opération d’envergue :

« Il n’y aura pas d’impunité. Nous nous attaquerons à tous les criminels et à leurs complices. Il s’agit pour nous d’une opération réussie qui a permis de porter un grand coup aux groupes criminels. Nous avons trouvé sur place des fusils de précision, des explosifs, des lance-roquettes et des grenades et nous avons montré aux journalistes des seaux de balles et des tas de ceintures de munitions de mitrailleuses. »

Déclaration de Remigio Ceballos, ministre de l’intérieur et de la justice du Venezuela – Source : AFP
Les forces de l'ordre du Venezuela ont pris d'assaut une prison du nord du pays qui servait de quartier général au gang Tren de Aragua. Elles ont saisies des armes, des munitions et du matériel de minage de bitcoins.
Images de saisies de munitions, de grenades et d’explosifs – Source : compte X de l’AFP (photographe Yuri Cortez)

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Des lance-roquettes, des armes à feu, des grenades et du matériel de minage récupéré par la police du Venezuela

La police a également précisé que la prison possédait un zoo, une piscine, des salles de jeux, une discothèque, un terrain de baseball et un restaurant. Tout ceci était utilisé par les prisonniers qui vivaient ici avec femmes et enfants et qui, manifestement, faisaient un peu ce qu’ils voulaient dans cette prison.

D’ailleurs, plusieurs gardiens ont été mis en cause dans l’affaire. Enfin, le ministre de la Justice précise que de nombreuses personnes se sont échappées lors de l’assaut et qu’elles sont activement recherchées par les forces de l’ordre. Mais venons-en maintenant à ce petit détail qui a attisé notre curiosité et à cette saisie de matériel de minage dont voici une photo.

Les forces de l'ordre du Venezuela ont pris d'assaut une prison du nord du pays qui servait de quartier général au gang Tren de Aragua. Elles ont saisies des armes, des munitions et du matériel de minage de bitcoins.
Les forces de l’ordre ont également saisi du matériel de minage dans la prison – Source : compte X de l’AFP (photographe Yuri Cortez)

Les grands médias n’ont pas précisé ce que faisait ce gang avec tous ces mineurs, mais il y a fort à parier qu’il profitait de l’électricité de la prison pour arrondir leurs fins de mois en minant gentiment des bitcoins au frais de la princesse. Pour rappel, le pays de Nicolas Maduro avait interdit le minage de crypto pour limiter la corruption dans le pays après la découverte de liaisons dangereuses entre une entreprise pétrolière nationale, le grand banditisme local et des structures de minage. Tout ceci a-t-il un lien avec notre affaire du jour ? Réponse dans les mois à venir. Cependant, il faut savoir que l’extraction de cryptomonnaie est très populaire dans le pays grâce à un prix de l’électricité très faible, mais aussi à cause d’une inflation galopante. Deux très bonnes raisons de miner quelques bitcoins.

En attendant, les 1600 détenus qui n’étaient pas concernés ont été transférés dans un autre établissement et la justice va maintenant s’attaquer aux autres gangs qui continuent de sévir dans le pays depuis des années et qui ont déclenché une véritable explosion de la violence au niveau national. Mais dans cette affaire comme dans d’autres, il est bien triste de constater que des organisations criminelles utilisent Bitcoin pour mener leurs actions illégales, et c’est valable au Venezuela comme en Corée du Nord.

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Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.