10 000 BTC dans le viseur : Cet exchange est accusé d’avoir blanchi les millions de dollars de Silk Road
- Le fondateur d’AurumXchange a été accusé de blanchiment d’argent lié à la plateforme Silk Road.
- La justice américaine a reproché à Maximiliano Pilipis l’absence de licences appropriées et des tentatives de blanchiment de fonds.
Blanchisseur de Soie. La prescription semble poser peu de problèmes dans le cadre des affaires impliquant des cryptomonnaies. Une expérience que vient de subir de plein fouet le fondateur de la plateforme AurumXchange, pour son activité entre 2009 et 2013. En effet, le Département de la Justice (DOJ) des États-Unis vient de l’accuser de blanchiment d’argent en lien à la légendaire marketplace du darknet Silk Road. Une activité très lucrative qui lui aurait rapporté des millions de dollars et un joli butin de 10 000 BTC. On fait le point…
AurumXchange : le blanchisseur de Silk Road ?
La justice ne sait pas comment traiter les cryptomonnaies, du fait de leur caractère décentralisé et impossible à censurer. D’autant plus du fait de leur utilisation dans le cadre d’opérations frauduleuses, toutefois bien moins importantes qu’elle ne voudrait le faire croire.
C’est la raison pour laquelle elle tente de trouver des parades. Comme par exemple le fait de s’attaquer aux développeurs de protocoles décentralisés, uniquement responsables d’avoir rédigé un code open source. Ou comment condamner le cordonnier pour avoir fourni des chaussures aux voleurs à la tire.
Un véritable aveu d’échec. Mais l’exercice est finalement bien plus simple que de tenter d’attraper leurs utilisateurs, seuls véritables responsables des fraudes qu’ils blanchissent. Avec comme principale arme juridique à portée de main, l’absence de licence ou de procédure d’identification de type KYC.
Cette exigence n’existait pas entre 2009 et 2013. C’est-à-dire au moment où la plateforme AurumXchange « permettait d’échanger des Bitcoins et d’autres monnaies virtuelles contre des dollars des États-Unis et d’autres monnaies virtuelles ». Une activité très peu répandue à l’époque… et visiblement très rentable pour son fondateur.
« AurumXchange a été utilisé pour effectuer plus de 100 000 transactions, ce qui a entraîné le transfert de plus de 30 millions de dollars de fonds. [La plateforme et son fondateur] ont perçu des frais d’une valeur estimée à plusieurs millions de dollars pour faciliter ces transactions, y compris l’accumulation de plus de 10 000 BTC, d’une valeur d’environ 1,2 million de dollars à l’époque. »
DOJ
Jusqu’à 10 ans de prison et 250 000 $ d’amende
Il faut bien comprendre qu’entre 2009 et 2013 il était très difficile d’acheter ou d’échanger du Bitcoin. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle la plateforme AurumXchange a rapidement été adoptée par les utilisateurs de la boutique du darknet Silk Road.
Car c’est bien en lien direct à cette affaire judiciaire que cet exchange est aujourd’hui exhumé par la justice américaine. D’autant plus du fait de sa fermeture précipitée en 2013, au moment même ou les autorités fédérales annonçaient la capture de Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road.
La justice américaine reproche au fondateur de la plateforme AurumXchange, Maximiliano Pilipis, d’avoir exercé son activité sans bénéficier des licences et autorisations nécessaires. Mais également d’avoir tenté de blanchir les bénéfices liés à cette activité après la fermeture de son exchange, notamment en effectuant des achats dans l’immobilier.
L’acte d’accusation émis par la justice américaine expose le fondateur d’AurumXchange à cinq chefs d’accusation pour blanchiment d’argent et deux autres pour défaut délibéré de produire une déclaration de revenus. Des faits qui pourraient le conduire en prison pour une durée maximale de 10 ans. Le tout accompagné d’une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 $.